LES TICS DE LANGAGE & GESTES PARASITES

Vous avez des tics de langage lors de vos prises de parole et vous souhaiteriez vous en défaire ? Vous êtes donc au bon endroit !

Parvenir à limiter vos tics de langage vous permettra de mieux focaliser l’attention du public sur ce que vous dites. Votre message aura alors plus d’impact et de plus vous gagnerez en crédibilité.

Alors, euh… du coup, euh… explorons ensemble, en quoi consistent euh… enfin, euh… ces tics de langage pour mieux maîtriser notre communication. Voilà !

En quoi consistent les tics de langage

Les origines du terme “tic” ne sont pas clairement établies. Ainsi, selon les sources, elles peuvent varier. Pour certains, ce mot viendrait de l’italien “ticchio” qui correspond à des régurgitations émises par le cheval. Ces éructations s’accompagnent de mouvements incontrôlés de la tête dus à des spasmes involontaires. Le lien aurait donc été fait entre ce phénomène et ces moments où une personne qui manque de fluidité dans son expressivité va émettre des mots, des sons et des mouvements parasites inconscients. On parle de régurgitations du langage.

Pour d’autres, l’origine du mot “tic” serait issue de l’onomatopée “tik”, visant à exprimer un mouvement brusque.

On lui prête également des origines allemandes ou gaéliques. Mais la plus répandue reste l’acronyme T.I.C, soit Trouble Involontaire Compulsif.

Dans tous les cas, on peut constater que le terme “tic” décrit une manifestation visuelle ou sonore qui échappe au contrôle de celui qui l’émet.

En résumé

Pour l’orateur, les tics de langage vont donc s’exprimer dans sa communication verbale par des mots qui n’ont aucune constitution sémantique. Ils n’apportent pas d’information et ne donnent aucun sens au discours énoncé. Dans la communication non-verbale ou corporelle, ils vont se manifester par des mouvements et des déplacements parasites. Et enfin, dans la communication vocale, il est question d’onomatopées qui viennent ponctuer le discours en en troublant la fluidité.

Comme nous l’avons vu, les tics échappent à notre contrôle. En fait, ils correspondent à l’expression de notre subconscient dans une situation donnée. Les tics de langage sont le plus souvent liés au stress, au manque d’assurance et au besoin de combler le vide face au silence.

tics nerveux, main qui tremble
Main qui tremble

Comment faire pour se débarrasser de nos tics de langage ?

Il est essentiel d’avoir à l’esprit qu’il n’est pas indispensable de gommer à la perfection vos tics de langage tant que cela n’affecte pas la qualité de vos prises de parole. Le but est avant tout d’acquérir une meilleure maîtrise de votre expressivité pour faire grandir votre éloquence.

Mettre les tics de langage inconscients en lumière

Pour pouvoir se débarrasser des tics de langage, il va d’abord falloir être capable de les identifier. Ensuite, il sera possible de travailler dessus. Dans la mesure où il s’agit de manifestations inconscientes, il ne sera pas forcément aisé de les identifier par vous-même.

Certains professionnels préconisent de se filmer ou s’enregistrer. Personnellement, ce n’est pas la solution que je préfère, surtout si vous débutez. Lorsque l’on n’a pas l’habitude de se voir en image ou d’entendre sa voix avec ses oreilles externes, cela peut être très perturbant. Il m’est arrivé de travailler avec la caméra en formation et certaines personnes ont été surprises et mal à l’aise face à leur image. Cela ajoute à leur manque d’assurance et ils peinent alors à se focaliser sur le travail. Il se trouve que même de très grands acteurs et actrices, comme Marion Cotillard par exemple, ont des difficultés à se voir à l’écran.

L’écoute et la conscience de soi

Je ne suis pas partisante des caméras dans le travail, aussi parce que je préfère faire travailler le développement de l’écoute et la conscience de soi. C’est le meilleur moyen d’acquérir de la présence ainsi qu’une expressivité éloquente.

Ainsi, en formation je fais faire un exercice où je demande aux participants de se concentrer sur chaque partie de leur corps ainsi que sur leur position dans l’espace avant de prendre la parole. Cela leur permet de se recentrer et d’entrer en contact avec eux-même. Je leur demande de garder autant que possible cette sensation tout au long de l’exercice. Et à la fin, je leur demande de me raconter comment étaient leurs déplacements, leurs mouvements et leur élocution. Quand ils sont capables de repérer par eux-même leurs propres tics de langage à travers leurs ressentis, ils peuvent les éliminer quasi instantanément. Cela est logique dans la mesure où ils ont eux-même mis en lumière ce qui était de l’ordre de l’inconscient. Je vous invite à faire cet exercice lorsque vous préparerez votre prochaine prise de parole. Prenez une feuille de papier et inscrivez-y les mouvements, sons et mots parasites que vous aurez repéré.

L’aide extérieure

Une autre façon d’identifier vos tics de langage est de faire appel à une personne bienveillante. Lorsque vous vous entrainerez pour votre prochaine prise de parole, vous pourrez lui demander de vous écouter et de vous regarder. Avant de démarrer, précisez-lui bien d’observer votre posture, vos déplacements, vos gestes, expressions faciales ainsi que votre façon de parler. Elle sera ensuite à même de vous dire quels sont vos tics de langage s’il y en a.

Les tics verbaux et vocaux

Les tics verbaux et vocaux, ces mots et ces sons inutiles qui viennent alourdir notre discours ! Ils deviennent un véritable problème lorsqu’ils sont répétés beaucoup trop souvent.

Mais alors, qu’est-ce qui nous pousse à bombarder à répétition nos présentations orales de “alors”, “en fait”, “du coup”, “euh”, etc… ? Les tics verbaux sont souvent reproduits par mimétisme. Ils vont donc dépendre de notre environnement. Ils tendent à faire des liaisons entre différentes idées, ou à remplir un vide qui peut s’avérer angoissant.

Une fois vos tics de langage repérés, veillez à identifier s’il s’agit de mots ou de sons que vous utilisez pour combler un vide ou si vous liez vos idées entre elles en utilisant toujours la même expression.

La peur du vide

Si vous faites beaucoup de “hmmm”, de “euh”, il se peut qu’inconsciemment vous soyez à la recherche d’un moyen pour combler les vides. Un vide face au silence, qui peut s’avérer source de stress devant vos auditeurs. Le manque d’assurance et de préparation peuvent être la cause de l’émission de ces onomatopées. En effet, lorsque vous cherchez vos idées si elles ne s’enchaînent pas de façon fluide, les sons que vous émettez vous donnent à tort l’impression d’une certaine contenance. Ceci afin de vous rassurer.

Pour éviter d’émettre ces sons de remplissage, pensez à faire des phrases courtes et à être concis dans votre argumentation. Veillez également à ralentir le rythme de votre élocution, cela vous permettra déjà d’en éliminer un certain nombre. En ralentissant votre débit, vous permettrez à vos idées de se clarifier dans votre esprit et ainsi de venir à vous de façon plus fluide.

Si ces tics de langage persistent, lorsque vous sentez que vous êtes sur le point d’émettre un son inutile et parasite, posez un silence et respirez. Il est important que vous vous entraîniez à faire ce travail lorsque vous répétez votre discours et non le jour de votre intervention. Cela vous permettra d’être plus à l’aise avec les silences et de les placer plus naturellement.

Les mots à répétition

Les mots que vous répétez trop souvent lors de vos interventions peuvent parfois également être remplacés par des silences. Sinon, lorsque vous avez repéré les mots et expressions que vous répétez fréquemment, faites une liste avec des synonymes et expressions similaires par lesquelles vous pourrez les remplacer. Et lorsque vous répétez vos discours, entraînez-vous à les utiliser à la place de votre mot initial. Si par exemple vous utilisez plus qu’il ne faut l’expression “du coup”, vous pourrez la remplacer par  les termes suivants : “par conséquent”, “il en résulte que”, “ainsi”, “de fait”, etc…

Les tics corporels

Lors des prises de parole, les tics corporels se manifestent principalement par des déplacements parasites, le corps qui se dandine, les mains qui pianotent ou qui bougent de façon saccadée.

Les raisons de ces tics de langage peuvent être le stress, le manque d’assurance, mais surtout un manque d’implication et d’engagement dans la transmission de votre message et de connexion à votre public.

Si vous êtes pris par le stress, la première chose à faire est de vous recentrer et vous ancrer comme cela est expliqué dans l’article sur le trac (cliquez ici pour trouver l’article).

Une fois reconnecté à vous-même, connectez-vous à votre public par le regard (cf. article sur les erreurs à éviter).

Et enfin, focalisez toute votre attention sur votre message et le sens que vous lui donnez à travers vos intentions et vos émotions. Exprimez vos message et intentions grâce à votre corps et votre voix. Si vous vous déplacez et décidez de marcher, faites-le en conscience et en corrélation avec ce que vous dites.

Utilisez vos mains pour véhiculer votre discours. Ainsi elles seront prises par l’énergie que vous diffusez avec votre message grâce à votre implication. Elles cesseront d’être empêtrées dans l’énergie du stress. Cette énergie qui les fait trembler ou s’agiter dans tous les sens. (cf. article comment être éloquent).

 

Le but du travail sur les tics de langage est de donner plus de force à vos prestations orales. C’est un travail qui se fait en amont et qui peut prendre plus ou moins de temps. Mais ne vous focalisez pas dessus le jour de votre intervention au risque d’en faire pâtir votre message.

Et vous, quels sont vos tics de langage ?

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COMMENT BIEN PARLER

20 mars 2023

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