Comment être un orateur éloquent

COMMENT ÊTRE ÉLOQUENT

Vous voulez savoir comment être éloquent lors de vos prises de parole ? Voilà une question tout à fait légitime car votre éloquence est ce qui vous assurera toute l’attention de votre auditoire. En effet, elle vous permettra à la fois de susciter l’intérêt de vos auditeurs, de créer une réelle connexion avec eux et de favoriser l’adhésion à votre discours.

Être éloquent, en quoi cela consiste-t-il ?

Définissons ce qu’est être éloquent

Avant d’aborder la question de comment être éloquent, prenons le temps de nous interroger sur ce qu’est l’éloquence. Les multiples définitions que l’on peut recenser à ce sujet s’accordent à définir l’éloquence comme étant l’aptitude à savoir s’exprimer avec la capacité de toucher et convaincre son public. Une personne qui s’exprime bien et qui nous touche, est une personne que l’on va avoir envie d’écouter. Elle saura à même de nous inspirer, nous motiver, nous persuader ou nous convaincre.

Au delà des mots

Trop souvent dans l’esprit des gens, être éloquent se limite à savoir trouver les bons mots pour faire passer ses idées. Ce qui est en réalité très réducteur. Dans ma page sur l’art de parler en public, la notion d’éloquence ou art oratoire est abordée comme étant destinée à émouvoir, toucher et inspirer au même titre que n’importe quelle autre forme d’art. L’orateur éloquent, lorsqu’il s’adresse à son public, ne se cantonne pas à parler à des cerveaux. Il s’adresse également à l’esprit et au cœur de ses auditeurs. Cela implique que pour atteindre son audience, il ne se contente pas de toucher son intellect grâce au raisonnement et à la logique de ses propos. Il s’adresse également à l’instinct, aux émotions et aux ressentis de son auditoire.

Éloquence et congruence

Comment parler à l’instinct et aux ressentis de son auditoire ? Pour atteindre cet objectif, l’orateur s’assure de faire ressentir les choses grâce à l’implication qu’il engage dans sa prise de parole. Cet engagement le mène alors à manifester une parfaite cohérence entre ce qu’il dit avec les mots et ce qu’il exprime avec son être.

Ainsi, l’orateur éloquent présentera une excellente cohérence entre sa communication verbale, non verbale et vocale.

Comment être éloquent grâce à sa communication verbale

Notre communication verbale comprend l’ensemble des mots, des idées que l’on exprime ainsi que la rhétorique choisie. L’orateur éloquent saura choisir les mots justes pour construire son argumentation de façon adaptée à son public. Trois éléments vont lui permettre de développer cette aptitude :

  • La créativité
  • La connaissance
  • L’organisation

La créativité

J’entends souvent en formation des gens me dire qu’ils n’ont aucune créativité. En réalité, la créativité est comme un muscle que l’on a besoin d’exercer pour pouvoir le développer. Et comme disent certains coachs sportifs à leurs clients à propos des muscles : “If you don’t use it, you loose it !” (traduction : « Si tu ne l’utilises pas, tu le perds »). On a tendance à brider cette aptitude, pris dans la routine et les obligations du quotidien, mais aussi à cause de la peur du jugement. La créativité est ce qui permet à l’orateur de se démarquer par son originalité. Dans l’article sur “Comment bien démarrer sa prise de parole”, il est question de trouver une bonne accroche pour pouvoir embarquer votre public dès le départ. Plus vous ferez preuve de créativité et d’originalité avec votre ouverture, plus il y aura de chances que votre auditoire ait envie de vous écouter. De même, conclure votre prise de parole sur une note originale est une façon magistrale de marquer les esprits.

Pour illustrer vos propos, mettre en valeur votre argumentation, il importe de savoir utiliser de façon appropriée les figures de styles. J’aborderai plus en détail dans un prochain article l’utilisation de la rhétorique. Parmi les plus usitées, on retrouve les métaphores qui consistent à désigner une chose par une autre par analogie. Le but est d’imager une idée énoncée par une notion qui serait parlante pour l’auditeur. Ceci permet d’amplifier la compréhension ou encore d’imprimer son propos dans l’esprit de l’audience. Exemple de métaphore :

Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la profondeur.

Balzac, Le père Gloriot

Une autre figure de style intéressante pour imprimer une idée est l’anaphore. Elle consiste à répéter la même formule sur plusieurs débuts de phrases d’affilé. Martin Luther King, dans son fameux discours  “I have a dream” y a recours à plusieurs reprises. Aussi, même s’il n’a pas toujours été un exemple de foudre d’éloquence, l’ancien Président François Hollande a brillamment marqué les esprits avec son inoubliable “Moi Président”.

L’observation de ce qui vous entoure ainsi que la connaissance vous permettront d’alimenter votre créativité.

La connaissance

L’élargissement de votre niveau de connaissance au-delà de votre expertise vous permettra de nourrir vos discours. Vous serez en mesure de trouver davantage d’exemples, d’anecdotes, de données, de faits, pour enrichir vos propos. Accroître vos connaissances vous permettra d’apporter des informations nouvelles à votre public. Lorsque vous apprenez des choses à votre auditoire, vous augmentez votre crédibilité. Cela a pour effet de  susciter davantage d’intérêt pour vos dires.

L’organisation

Pour développer son éloquence, il importe de savoir amener ses idées et organiser son argumentation de façon stratégique. La bonne structuration de votre discours vous permettra d’être clair et fluide dans l’enchaînement de vos idées. On a tous à l’esprit, que ce soit en entreprise ou ailleurs, des exemples de prises de parole alambiquées dont on ne comprend pas bien le cheminement. L’orateur a l’air de se perdre, n’est pas pertinent et désintéresse son auditoire. Pour éviter cela, organisez vos idées de façon harmonieuse. Ensuite, enchaînez-les à l’aide de formules de liaison qui mettront en évidence la logique du déroulé de votre argumentation.

Organiser ses idées
structure

Savoir déterminer quels sont les éléments à utiliser et ceux à mettre de côté est également primordial. Cela vous permettra d’éviter de vous perdre dans des détails inutiles. Rien n’est moins éloquent qu’un orateur qui en dit trop et assomme son auditoire avec des précisions sans intérêt.

Lorsque vous construisez votre discours, ayez à l’esprit que votre présentation doit être suffisamment explicite pour être compréhensible. Mais elle doit être en même temps suffisamment courte et concise pour maintenir l’intérêt de votre auditoire. La concision est une clé fondamentale pour savoir être éloquent.

Un discours doit être comme une minijupe, suffisamment long pour couvrir le sujet, mais suffisamment court pour retenir l’attention.

Jacques Gandouin

Retenez donc qu’il vous faut être clair dans l’organisation de vos idées, simple dans le choix de celles-ci et précis quant à leur description.

Comment être éloquent grâce à sa communication non-verbale et vocale

Savoir ce que vous voulez dire de façon claire, simple et précise ne suffira pas pour être éloquent. La force de votre éloquence dépendra également de la façon donc vous vous exprimerez. Vous parlez avec des mots, mais également avec votre voix et votre corps. Souvent, l’orateur peu expérimenté et entrainé peine à maîtriser ce que son corps et sa voix racontent. Que l’on en soit conscience ou non, le corps et la voix parlent. Et parfois, ils ne reflètent pas toujours ce que vous voulez dire avec les mots que vous avez choisis. Cela peut se traduire par des tics nerveux, une gestuelle mal assumée, une voix tremblante, une posture fermée…

Pour développer davantage de cohérence entre votre communication verbale, non-verbale et vocale, vous devez déterminer les émotions et les intentions que vous voulez faire passer. Celles-ci varieront selon les idées que vous exprimerez et en fonction du message principal que vous aurez défini (cf. article Présentation orale, Discours : 8 erreurs à éviter…). Vos émotions sont ce qui va vous permettre de toucher votre public et de donner de la couleur et des variations à votre prise de parole. Les intentions vont vous permettre de donner du sens à vos mots.

Pour développer la force de votre éloquence, il est fondamental que vous croyiez en ce que vous dites. Si vous n’y croyez pas, si vous n’êtes pas pleinement convaincu ou impliqué dans ce que vous dites, cela se traduira dans votre langage corporel et votre voix.

Votre implication, votre engagement à ce que vous dites, permettront de véhiculer et transmettre votre énergie. Elle se traduira dans l’amplitude de votre langage corporel et la qualité de votre intonation de voix.

Être éloquent dans sa communication non-verbale

Le langage non-verbal comprend la posture, le regard, les expressions faciales, la gestuelle et les déplacements.

Langage non verbal
Gestuelle
  • La posture de l’orateur éloquent est plutôt ancrée avec allongement du buste et l’ouverture de la poitrine. Adopter cette posture permet d’éviter les mouvement parasites.
  • Le regard est vivant, perçant, inclusif et panoramique. C’est ce qui vous permet de créer la connexion avec vos auditeurs.
  • Les expressions faciales traduisent les émotions que vous voulez transmettre.
  • La gestuelle ; on me demande souvent “que faire avec les mains ?”. Déjà, il est impératif de les sortir des poches ou de derrière le dos ! Les mains vont venir accompagner et soutenir votre discours. Il est nécessaire de ne pas en abuser. Cependant, dans les moments clés n’hésitez pas à amplifier vos gestes pour marquer les temps forts de votre présentation. Quoi qu’il arrive, vos gestes se doivent d’être naturels et ressentis.
  • Les déplacements se doivent d’être assumés et conscients. Faites attention à ne pas perdre votre ancrage si vous décidez de bouger ou marcher.

Être éloquent dans sa communication vocale

Le langage vocal se caractérise par : le volume, le débit, la diction, la tonalité. L’ensemble constitue l’intonation de votre voix.

  • Le volume se doit d’être suffisamment fort sans partir dans le cri. La voix qui porte part du ventre. D’où l’importance d’une respiration abdominale pour bien placer sa voix. Cela vous évitera de forcer sur vos cordes vocales.
  • Le débit : quand on est pris par le stress, on a tendance à parler trop vite. Pensez à poser le rythme de votre voix et à ralentir. Dans l’idéal votre débit va varier selon les différents moments de votre discours et en fonction des émotions et intentions que vous faites passer. Attention toutefois, si vous avez tendance à parler trop vite, à ne pas baisser le volume en ralentissant. Lorsque je fais travailler sur le ralentissement du débit, la tendance est de mettre moins d’énergie dans la voix. Le cerveau associe inconsciemment vitesse et volume. Ralentissez le débit en gardant toujours la même qualité d’énergie. Aussi pensez à mettre des silences pour donner de la profondeur à votre éloquence. Cela vous permettra de marquer les messages clés de votre discours.
  • La diction se travaille pour améliorer son élocution. Une façon efficace de travailler sa prononciation est de s’entrainer à dire son discours avec un stylo dans la bouche.
  • La tonalité constitue la fréquence de votre voix. Selon les émotions que vous transmettez, celle-ci varie entre le grave et l’aigu.

Les émotions qui vous portent, la force de votre conviction, votre passion et votre implication déterminent la puissance de votre éloquence

Votre force oratoire vient de l’intérieur.  Carmine Gallo

Et vous, quelles difficultés rencontrez-vous pour développer votre éloquence?

 

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