COMMENT BIEN PARLER
Vous voulez savoir comment bien parler que ce soit en public ou lors d’un échange ? Vous êtes au bon endroit. Si vous avez du mal à vous faire entendre, comprendre ou encore à capter l’attention de vos interlocuteurs. Voyons ensemble à quoi cela tient et surtout comment y remédier.
Pour savoir comment bien parler : par quoi commencer ?
Tout d’abord, qu’entend-on par “bien parler” ? Disons qu’il s’agit de cette capacité à s’exprimer de façon à ce que nos interlocuteurs aient envie de nous écouter et comprennent nos propos.
Dans l’article “comment être éloquent”, j’aborde déjà la notion de l’aptitude à s’exprimer. Il est question de développer sa capacité à toucher son public, l’émouvoir, mais aussi le convaincre. On s’est donc intéressé à comment faire pour atteindre à la fois l’intellect, mais aussi le cœur de son auditoire. Il s’avère que cela requiert un alignement entre ce que vous dites, le message que vous transmettez et comment vous le dites. Cela implique une inévitable cohérence entre votre communication verbale, non-verbale et vocale. Il s’agit donc de créer une congruence entre les mots que vous prononcez et le sens que vous leur donnez. Ceci se fera par le biais de vos intentions à travers votre langage corporel et votre voix. Ce sont là des éléments qui vous permettront d’avoir un vrai pouvoir impactant lors de vos prises de parole.
Seulement, il arrive très souvent que je retrouve en formation des personnes qui n’arrivent tout simplement pas à se faire entendre lorsqu’elles parlent. Elles veulent prendre la parole en réunion, ou elles doivent faire des présentations, des discours. Mais elles constatent que nombreux sont ceux qui ne les écoutent pas ou se désintéressent de ce qu’elles disent ou encore, ne les comprennent pas. J’ai identifié 3 raisons principales à cela :
- Une utilisation non optimale de la voix
- Le manque de simplicité dans les propos
- La non prise en compte de ses interlocuteurs
Comment bien parler grâce à sa voix
Les personnes qui ont du mal à se faire écouter ont généralement un volume de voix trop faible, ou alors elles s’expriment de façon monotone. Le débit peut également être soit trop lent ou trop rapide et l’élocution approximative. Dans tous les cas, il y a un désinvestissement de sa propre communication et ce pour diverses raisons selon les cas.
Pump up the volume
Lorsque le volume de la voix est trop faible, en dehors des raisons qui peuvent être physiologiques, il y a souvent une problématique d’affirmation de soi. On observe une difficulté à assumer ses propos, ses idées, ses valeurs et points de vue. Cela engendre un désengagement dans l’expressivité en raison de la peur ou du stress que le fait de communiquer suscite. Le manque de confiance en soi, le syndrome de l’imposteur (cf. article ici) peuvent être en cause. Parler avec un faible volume en mettant peu d’implication dans sa prise de parole peut donner l’illusion de pouvoir se cacher tout en s’acquittant de sa tâche de devoir s’exprimer.
Mais pour que l’on vous écoute, il va falloir mettre du volume, alors comment faire ? Le piège, lorsque l’on cherche à augmenter le volume de sa voix est de forcer sur les cordes vocales au risque d’irriter la gorge. Pour parler plus fort sans faire d’effort et sans se faire mal il y a 3 éléments indispensables à mettre en place :
- La respiration ventrale
- Le placement de la voix dans les sinus
- L’ouverture de la cavité buccale
Faites varier votre voix
Les voix monotones ont la fâcheuse habitude de nous ennuyer voire même de nous endormir. Il est donc très difficile d’écouter une personne qui parle toujours sur la même tonalité. La voix monotone est à peu près toujours sur la même fréquence, le même volume sonore et le même débit. Il est possible que si vous n’arrivez pas à capter l’attention de votre auditoire ou interlocuteurs ce soit dû à cela.
Pour sortir de la monotonie, vous allez devoir mettre plus d’énergie dans votre communication, mais surtout, faire varier les intensités de cette énergie. Pour ce faire, il va vous falloir mettre des intentions et des émotions dans votre expressivité. Les variations d’intentions vont inévitablement faire évoluer la tonalité de votre voix de façons diverses. En effet, la fréquence d’une voix change selon les émotions que l’on exprime. Cela aura également un effet sur le volume de votre voix qui changera selon les idées et propos que vous partagez.
Donnez plus de sens à ce que vous dites et mettez-y davantage d’implication pour vous sortir de votre expressivité monotone.
Mettez du rythme dans votre voix
Lorsque l’on parle de façon monotone, on a tendance à parler trop lentement. Par contre, lorsque l’on est pris par le stress ou que l’on n’est pas tout à fait à ce que l’on dit, on peut parler un peu trop vite. L’élocution peut s’en trouver affectée et la compréhension de ce que vous dites altérée.
Si vous parlez trop lentement vous avez vu ce qu’il faut faire pour faire varier votre voix. Maintenant si votre débit est trop rapide, pensez à mettre des silences. Ceci vous permettra de respirer, mais permettra également à vos interlocuteurs d’assimiler ce que vous dites. Faites de vraies pauses, mais restez présent pendant ces silences.
Entre les pauses, accentuez votre articulation afin de ralentir votre débit. Ainsi vous serez plus facilement audible et compréhensible.
Comment bien parler en restant simple
La simplicité en communication est une qualité majeure bien trop souvent négligée. Une communication va manquer de simplicité lorsqu’elle sera trop complexe à comprendre ou qu’elle demandera trop d’effort à vos interlocuteurs pour vous suivre.
Attention, rester simple dans sa prise de parole ne signifie pas que votre communication doit être pauvre ou dépourvue d’intérêt. Pensez au contraire à toujours donner de la valeur lorsque vous vous exprimez. Que ce soit en donnant des informations, en conseillant, en motivant, en inspirant, etc…
Deux éléments fondamentaux vont vous permettre de rester simple lorsque vous vous exprimez :
- La clarté
- La concision
La clarté
Pour être clair dans vos propos, votre message principal ainsi que votre objectif doivent être définis avec précision. Vous aurez également besoin d’organiser vos idées de façon cohérente avant de les exprimer.
De même soyez précis dans vos explications en évitant d’être vague ou approximatif. Utilisez un vocabulaire spécifique et bien choisi pour énoncer vos propos.
Il est également indispensable que vous ayiez une bonne connaissance du sujet pour pouvoir en parler de façon fluide. Faites des recherches, étudiez, renseignez-vous afin de vous exprimer avec confiance. Ceci vous évitera de bafouiller ou encore d’user de tics de langage (cf. article tics de langage).
La concision
Si vous voulez que vos interlocuteurs vous suivent, il importe que vous sachiez aller droit au but lorsque vous vous exprimez. Il est inutile de broder, de rentrer dans des détails inutiles. Assurez-vous de donner les informations nécessaires à la compréhension, sans rentrer dans des énumérations sans intérêt pour vos interlocuteurs. Laissez leur plutôt le soin de vous poser des questions si nécessaire.
En réalité savoir être concis demande du travail. Cela requiert d’apprendre à évaluer quels sont les éléments importants à partager. Il est nécessaire alors de pouvoir les différencier de ceux qui vont alourdir votre communication et en appauvrir la qualité. Si votre message principal et votre objectif sont clairement définis, vous pourrez facilement éliminer les idées et informations qui ne servent pas à les démontrer.
Pensez à énoncer des phrases courtes, cela facilitera la compréhension et l’intégration de ce que vous dites.
Ainsi, vous exprimer en étant clair et concis vous permettra d’être davantage compréhensible et augmentera votre crédibilité.
Comment bien parler en adressant son message à ses interlocuteurs
Lors de leurs prises de parole, certaines personnes ont tendance à déballer leur discours, sans prise en compte de leurs auditeurs. Et ce n’est agréable ni pour l’audience, ni pour l’orateur.
Avant toute communication, il est impératif de créer un lien avec ses interlocuteurs. Ce lien se crée par le regard. Beaucoup sont mal à l’aise avec l’idée de regarder ses interlocuteurs. C’est pourtant ce qui vous permettra de les impliquer dans ce que vous dites. Cela vous donnera également la possibilité d’évaluer le vécu de ceux avec qui vous échangez pendant votre récit. Est-ce qu’ils comprennent ? Sont-ils attentifs ? Sont-ils touchés ? Intéressés ?…
Une posture droite, le buste ouvert avec le visage qui fait face à vos interlocuteurs, vous permettra d’adresser votre message avec assurance et crédibilité.
Pensez également à adapter votre prise de parole à votre auditoire. Prenez en compte leur niveau de connaissance par rapport à votre sujet. Sont-ils des experts ou des initiés ? Ainsi vous pourrez adapter votre vocabulaire et votre argumentation selon leur niveau de compréhension et d’intérêt.
Enfin, lorsque vous êtes en situation de prise de parole, adressez-vous à vos auditeurs comme si vous étiez en conversation avec eux. Cela leur permettra de se sentir davantage impliqués dans ce que vous dites et vous aurez l’air plus naturel et votre contenu en sera plus accessible.
Gardez toujours à l’esprit que lorsque vous parlez, les plus importants sont votre message et le public. Que votre message soit correctement transmis et que votre auditoire soit en mesure de le recevoir et l’intégrer.