Foudre d'Eloquence
Comment TRAVAILLER SA VOIX pour avoir plus impact
Travailler sa voix est une étape fondamentale pour tout communicant ou orateur qui souhaite avoir de l’impact lors de ses interventions. Il importe de savoir comment travailler sa voix car celle-ci peut influencer directement la façon dont vous allez être perçu. Pour […]
Travailler sa voix est une étape fondamentale pour tout communicant ou orateur qui souhaite avoir de l’impact lors de ses interventions. Il importe de savoir comment travailler sa voix car celle-ci peut influencer directement la façon dont vous allez être perçu.
Pour captiver l’auditoire et avoir de l’impact, la voix se doit d’inspirer confiance, d’être agréable à écouter et de transmettre des idées avec clarté. C’est une voix qui se pare à la fois de force, d’autorité, d’empathie, de chaleur et d’énergie.
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TogglePour savoir comment travailler sa voix, voyons comment elle fonctionne
Le son de notre voix va dépendre d’une part de notre appareil phonatoire et d’autre part de notre état intérieur.
L’aspect technique
Les organes qui servent à produire le son constituent l’appareil phonatoire. Celui-ci se compose des poumons, du larynx, du pharynx, de la cavité buccale et de la cavité nasale.
La production du son de la voix se fait grâce à la vibration des cordes vocales au passage de l’air dans le larynx. (cf. schéma)
Le processus de la création des mots se fait en 4 étapes :
- Les poumons vont évacuer de l’air sous la pression du diaphragme (muscle situé sous les poumons)
- En arrivant dans le larynx, cet air va faire vibrer les cordes vocales
- Le système pharyngo-bucco-nasal, appelé résonateur, qui comprend la langue, le palais, le nez, la mâchoire, la bouche et les lèvres, va modifier l’onde sonore pour former des mots
- Les mots sont alors émis par la bouche
Ainsi, la production du son de la voix pour constituer des mots va nécessiter air, cordes vocales en bonne santé et bonne utilisation de ses résonateurs pour pouvoir la moduler.
L’incidence de notre état intérieur
Notre voix est l’instrument qui délivre notre message. Mais dans les faits, cet instrument, c’est nous. Ainsi, notre voix parle de nous. Dans notre voix se font entendre nos émotions, nos intentions, notre niveau d’assurance, notre implication… Notre voix est intimement liée à ce que nous vivons et ce qui se passe en nous à l’instant T.
Ainsi, pour avoir la meilleure maîtrise de ce que l’on dit, du message que l’on souhaite transmettre, le travail de la voix doit se faire sur le plan technique, mais également sur le plan intérieur.
Comment travailler sa voix pour bien se faire entendre
La respiration
Une bonne respiration est la base d’une bonne voix. Pratiquez des exercices de respiration profonde pour renforcer vos poumons et vos muscles respiratoires.
La respiration abdominale ou ventrale va vous permettre d’éviter de forcer sur les cordes vocales. Ainsi, la puissance de votre voix viendra directement de votre abdomen ou centre de gravité (quelques centimètres sous le nombril). Exercez-vous en faisant des respirations amples en gonflant votre ventre à l’inspiration et en le dégonflant à l’expiration. Aidez-vous en mettant une main sur votre ventre pour suivre son mouvement. Cet exercice aura en plus l’avantage de vous aider à vous détendre.
L’ouverture de la cavité buccale
Une bonne ouverture de votre cavité buccale va vous permettre d’amplifier la résonance de votre voix. En ouvrant l’intérieur de votre bouche, vous créez un effet “grotte” pour les vibrations de votre voix. L’espace que vous allez créer dans votre cavité buccale va vous permettre d’intensifier la résonance du son que vous émettez. Vous reproduisez ainsi le même phénomène qui peut se produire lorsque l’on parle à l’intérieur d’une grotte ou encore dans une église.
Pour ce faire, vous allez devoir ouvrir l’arrière de votre mâchoire pour augmenter votre espace buccale. Pour vous entraîner, vous pouvez imaginer que vous parlez comme si vous étiez sur le point de bailler. Vous allez alors automatiquement ouvrir votre mâchoire et soulever votre palais mou offrant ainsi plus d’espace au son.
Le placement de la voix
Ce qui va permettre à votre voix de prendre de la puissance, ce n’est pas la quantité d’air que vous allez engager dans l’émission du son. Non, cela va dépendre de l’impulsion que vous allez donner à partir de votre ventre pour expulser l’air des poumons et de l’endroit ou va résonner votre voix dans votre corps.
Pour avoir la meilleure résonance, la voix devra se placer dans ce que l’on appelle le “masque du visage”. Cette expression, empruntée au domaine du chant, désigne les parties du visage qui seraient recouvertes lors du port d’un masque de commedia dell’arte. Pour la voix parlée, cela comprend les sinus et les palais dur et mou. Ainsi, sous l’impulsion de l’air, les os, les membranes et les cavités creuses situés à ces endroits de votre visage vont vibrer. C’est alors ce qui va assurer à votre voix la meilleure résonance en lui donnant une solide consistance.
Pour trouver ce placement, amusez-vous en prenant une inspiration ventrale comme si vous étiez en train de humer la bonne odeur de votre plat préféré. Ensuite expirez l’air sur un “humm” (le bruit que l’on fait quand on sait qu’on va se régaler) sur une tonalité medium grave, en faisant pression sur votre abdomen. Pensez à l’ouverture de votre cavité buccale pour lui donner de la résonance et éviter que le son ne reste coincé dans la gorge. Vous ressentirez alors immédiatement la résonance dans les sinus. Attention à ce que la voix résonne bien dans les sinus maxillaires (sous les yeux) et non dans les fosses nasales (le nez). Si vous mettez une main sur la poitrine, vous pourrez constater qu’elle est également en train de vibrer.
Habituez-vous à ressentir les vibrations en coordonnant bien le son avec la respiration abdominale. Par la suite, entraînez-vous à mettre en place la même qualité de résonance sur d’autres sons. Vous pourrez le faire sur différentes voyelles, puis différentes syllabes. Vous pourrez également faire varier la tonalité de votre voix. Plus vous monterez dans les aigus, plus votre voix vibrera dans la tête, elle aura donc moins de résonance. Faites toujours attention à éviter d’avoir une voix nasillarde ou dans la gorge en ouvrant bien votre cavité buccale.
Comment travailler sa voix pour qu’elle soit solide et percutante
Pour développer une voix consistante, solide et dense, il est nécessaire de travailler l’articulation ainsi que les possibilités de modulation de cette voix.
L’articulation
Le travail de l’articulation mène à une prononciation fluide et une diction claire et intelligible. Il est fort désolant et peu crédible d’entendre un orateur avaler certaines syllabes ou déformer certains mots. Un orateur se doit d’être audible, compréhensible et agréable à écouter.
Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, la formation des mots se fait au niveau du système pharyngo-bucco-nasal. Pour optimiser la prononciation, on va travailler au niveau de la mâchoire, de la langue, du palais et des lèvres.
Travailler la diction
Le travail de la diction peut se faire à partir d’exercices de diction que l’on appelle des virelangues. Pour se faire correctement, ces exercices nécessitent que vous engagiez avec exagération vos lèvres, vos joues, votre langue et votre mâchoire.
Prenez par exemple le virelangue suivant : “Didon dina, dit-on, du dos dodu d’un dodu dindon !”. Pour le travailler vous devrez donc utiliser vos lèvres et vos joues comme si vous étiez en train de mastiquer un gros chewing-gum. Vous devrez donc les faire remonter et descendre exagérément au gré des syllabes en prenant soin de bien ouvrir votre cavité buccale comme vu précédemment.
Vous pouvez faire les exercices de diction avec un stylo en travers de la bouche ce qui vous obligera à garder la mâchoire ouverte et à exagérer le travail des joues et des lèvres. Celles-ci seront alors à la fois assouplies et renforcées.
Travailler les consonnes pour solidifier la voix
Si vous travaillez avec un stylo comme nous venons de l’évoquer, celui-ci peut parfois obstruer les mouvements de la langue. Or la langue joue un rôle fondamentale dans la formation des consonnes.
Observez bien où elle se place selon les différentes consonnes quand vous les prononcez. Entraînez-vous ensuite à lire un texte en ne prononçant que les consonnes en prenant soin d’y mettre de la résonance.
Pour rappel, résonance = impulsion du ventre pour expirer l’air + placement dans le masque du visage + ouverture de la cavité buccale.
Faire ce travail régulièrement est extrêmement bénéfique pour donner de la densité à la voix et la dynamiser.
Travailler sa diction régulièrement permet de renforcer son appareil phonatoire. L’élocution devient alors fluide, claire, intense, vibrante et plus agréable pour vous ainsi que pour vos auditeurs.
Savoir Moduler sa voix
Pour accrocher votre auditoire, il est très important d’apprendre à moduler votre voix. Quoi de plus ennuyant qu’un orateur qui parle avec une voix monocorde !
Mettez du Rythme dans votre voix
Ainsi, pour moduler votre voix, vous devez jouer sur les variations de rythme en incluant des silences. Entraînez-vous également à varier votre débit. Vous pouvez parler parfois un peu plus vite, puis moins vite selon la teneur de ce que vous dites.
Ajoutez-y de la Mélodie
Mettez également de la mélodie dans votre voix en faisant varier les tonalités. Utilisez des phrases ascendantes dont la tonalité monte et des phrases descendantes où la tonalité redescend. Les phrases ascendantes auront pour effet de dynamiser, apporter de la joie, de la motivation, etc… Les phrases descendantes sont davantage relatives aux messages graves, délicats, sensibles, etc…
Donnez de l’énergie
Faites varier l’intensité de l’énergie de voix. Votre voix se doit d’avoir toujours la même qualité d’énergie, c’est à dire la même rondeur, la même dynamique, la même résonance. Mais vous pouvez faire varier l’intensité de la puissance de votre voix qui pourra passer de plus à moins forte. Veillez bien à ne jamais perdre en qualité d’énergie lorsque vous baissez le volume de votre voix.
Faites voyager et vibrer vos auditeurs en modulant votre voix grâce aux intentions et aux émotions que vous choisissez de transmettre.
S’accorder avec sa voix intérieure
Lorsque vous parlez en public, il importe que vous soyez en permanence conscient de comment sonne votre voix. Il ne s’agit pas de vous écouter parler, mais de vous écouter vous. De prendre conscience si votre voix est en accord avec le message que vous souhaitez transmettre. Ou alors, est-elle parasitée par vos peurs, vos doutes, vos préoccupations, l’image que vous avez de vous même ?… N’oubliez pas que la voix est le reflet de qui vous êtes et de ce qui se passe en vous. Elle peut être un très bon indicateur de votre confiance en soi, la clarté de votre pensée, votre force de conviction…
Ainsi, pour en faire un véritable atout, il importe que vous travailliez sur vos peurs (cf. Se défaire de ses peurs), vos doutes (cf. Syndrome de l’imposteur) et votre motivation en identifiant vos moteurs, ce qui vous donne de l’énergie intérieurement pour prendre la parole.
Enfin, n’oubliez pas que la voix ne peut être dissociée du corps ; ils s’accordent l’un l’autre pour délivrer en parfaite harmonie le message qui vient de vos tripes et de votre cœur.
Comment travailler sa voix
L’ART DU STORYTELLING
L’art du storytelling est une compétence que tout orateur, chef d’entreprise, dirigeant et autre communicant se doit de connaître et apprendre à maîtriser. Si vous avez des messages importants ou des idées à faire passer, des produits, des services à proposer, des […]
L’art du storytelling est une compétence que tout orateur, chef d’entreprise, dirigeant et autre communicant se doit de connaître et apprendre à maîtriser. Si vous avez des messages importants ou des idées à faire passer, des produits, des services à proposer, des équipes ou des gens à mobiliser, vous ne pouvez faire l’impasse du pouvoir persuasif que procure l’art du storytelling. Voyons ensemble en quoi cela consiste et comment en retirer le meilleur.
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ToggleL’art du storytelling : l’intérêt de raconter des histoires
Dans l’article “5 clés pour faire un discours inspirant”, j’aborde déjà brièvement le sujet de l’art du storytelling. J’explique alors que raconter une histoire pour aborder un concept, une idée, un propos permet d’en faciliter la compréhension. Le storytelling favorise également l’adhésion et l’engagement du public grâce au lien émotionnel privilégié qu’il permet de créer.
Utiliser l’art du storytelling pour persuader
Selon Carmine Gallo, conseiller en communication, auteur du best seller “Secrets de présentation de Steve Jobs”, le storytelling est l’outil de persuasion ultime.
Le storytelling peut être utilisé pour persuader les gens en utilisant des histoires convaincantes qui mettent en valeur les avantages ou les conséquences de l’adoption d’une certaine position ou de certaines actions.
Bryan Stevenson est un avocat des droits civiques aux États Unis. Il a plaidé et gagné une célèbre affaire devant la cour suprême ; un livre et un film ont d’ailleurs été tirés de son histoire : “Just Mercy: a story of justice and redemption” en français : “La voie de la justice”. En 2012, il a tenu une conférence TED qui a reçu la plus longue standing ovation qu’ait jamais connue TED. La vidéo de sa conférence comptabilise à ce jour plus de 8 millions de vues. Il se trouve que 65% de son intervention était consacrée à la narration de récits. Au cours d’une interview, il explique que raconter des histoires lors de ses plaidoiries est pour lui un outil puissant qui lui a permis de défendre avec succès de nombreux dossiers devant les juges de la Cour Suprême.
Raconter des histoires pour inspirer et motiver
L’art du storytelling est également un outil très puissant pour inspirer et motiver les gens à agir. Raconter des histoires inspirantes et motivantes qui suscitent des émotions positives encourage les gens à la réflexion, la remise en question et le passage à l’action. Les discours voués à susciter l’inspiration sont d’ailleurs la plupart du temps nourris par des récits dans lesquels l’auditeur va pouvoir s’identifier.
Capter l’attention grâce à l’art du storytelling
Les histoires sont beaucoup plus captivantes que des données ou une argumentation. Ainsi, démarrer un discours avec une histoire permet de capter immédiatement l’attention de votre auditoire. Si vous observez bien, vous pourrez constater que de nombreux discours parmi les plus captivants commencent par la narration d’une histoire. Écouter une histoire nous mène à nous connecter à notre âme d’enfant. Ainsi, lorsque l’on nous raconte une histoire, notre imaginaire s’en trouve stimulé, ce qui active notre source de plaisir. C’est grâce au plaisir qu’elle procure que les histoires attirent automatiquement l’attention. J’ai moi-même constaté que lorsque je travaille avec un groupe dont l’attention commence à vaciller quelque peu, il suffit que je prononce juste les mots “je vais vous raconter une histoire” pour que les corps se redressent et que l’œil s’allume de nouveau.
L’art du storytelling pour faciliter la mémorisation et la compréhension
Les histoires sont plus faciles à mémoriser que les faits ou les chiffres. En racontant une histoire, on permet aux auditeurs de se souvenir plus facilement de notre message. Ils se souviendront davantage des idées que l’on souhaite partager si on les fait passer à travers des histoires. Si tant est que notre récit leur suscite de fortes émotions tout en sachant les captiver et les embarquer.
Le storytelling permet également de clarifier des concepts complexes en les présentant dans un contexte concret et facile à comprendre. La narration d’une histoire, un témoignage ou une parabole aident à rendre plus accessibles certains propos qui peuvent s’avérer difficiles d’accès.
« Les histoires sont simplement des données avec une âme »
Brené Brown chercheuse en sciences humaines et sociales à l’université de Houston
Utiliser l’art du storytelling pour créer une identité de marque
Le storytelling est souvent utilisé dans le marketing pour créer une identité de marque forte. Les histoires permettent de communiquer les valeurs, la mission et l’histoire d’une entreprise de manière engageante. Que ce soit pour une marque, une entreprise, un produit ou un service, la qualité et les bénéfices de ce que vous proposez ont beaucoup moins d’impact sur les consommateurs que l’univers dans lequel vous leur proposez d’entrer. Et c’est à travers l’histoire que vous leur racontez que vous leur permettez d’intégrer votre univers. Un univers où bien sûr ils pourront se retrouver, où ils auront accès aux réponses et solutions dont ils ont besoin. Ce n’est plus par la raison que le public va faire un choix, mais l’empreinte émotionnelle laissée par l’histoire racontée va guider la prise de décision.
Maîtriser l’art du storytelling
Pour créer un bon storytelling, il vous faudra passer par différentes étapes.
Définir son message
Avant d’élaborer votre histoire, il est essentiel de déterminer clairement et de façon précise le message que vous souhaitez transmettre. Posez-vous alors la question, qu’est-ce que vous souhaitez que le public retienne, comprenne ou mette en œuvre à l’issue de votre prise de parole.
Prenons le TED de Bryan Stevenson que j’ai évoqué plus haut. Il raconte une histoire où sa grand-mère a eu un jour une sérieuse discussion avec lui alors qu’il était âgé de 9 ans. Elle lui explique que l’ayant observé, elle a remarqué combien il est spécial. Elle lui demande alors de lui faire 3 promesses : de toujours aimer sa mère, de toujours faire ce qui est juste même si c’est difficile et de ne jamais boire une goutte d’alcool. Bien qu’il ait appris plus tard vers ses 14 ans que sa grand-mère disait à tous ses petits-enfants qu’ils étaient spéciaux, il explique comment cela a forgé son identité. En effet, il relate qu’à 52 ans il n’a jamais bu une goutte d’alcool. Son message est de faire prendre conscience de la puissance de l’identité et de l’importance de forger la bonne identité.
Identifier son public
Il importe de savoir qui est votre public afin de construire une histoire qui sera à même de les toucher et de résonner pour eux. Les questions à se poser sont quelle est la tranche d’âge des auditeurs, leur sexe, leurs intérêts, leurs motivations, leurs expériences… Dans son discours aux étudiants de Stanford (cf. plus bas*), Steve Jobs relate des histoires qui sont parfaitement adaptées à son public de jeunes diplômés qui s’apprêtent à affronter le monde du travail.
Construire son récit
Choisir un personnage principal, le protagoniste, qui sera facilement identifiable et auquel le public pourra se connecter émotionnellement. Attribuez-lui différentes dimensions : des traits de personnalité, des rêves et des désirs…
Dans l’histoire, le protagoniste devra avoir un objectif, un but à atteindre. Il rencontre alors des difficultés, des obstacles pour atteindre son son but ce qui crée une crise. La situation monte en tension avant de connaître son dénouement. Pour rendre l’histoire plus captivante, on va introduire du suspens, des ruptures ou encore des retournements de situation tout au long du récit. Il importe d’introduire des moments clés pour maintenir l’attention du public. Pensez également à soigner la chute de l’histoire, c’est là que se joue tout l’effet de votre storytelling.
La narration
Avoir une bonne histoire ne sert pas à grand chose si elle est mal amenée. Votre mission est d’emmener vos auditeurs en voyage. Vous devez donc introduire de l’émotion, de l’énergie, de l’engagement lorsque vous racontez votre histoire. Votre public doit pouvoir s’imaginer à vos côtés en train de vivre avec vous les évènements que vous relatez.
Les erreurs à éviter
- Être trop long : évitez de vous engager dans une histoire trop longue avec trop de détails et de faits sans importance pour ne pas lasser et perdre vos auditeurs.
- Manquer de descriptifs : pour autant ne négligez pas les descriptions et pensez à imager vos propos afin que vos interlocuteurs puissent se représenter votre récit et entrer dedans. Attention cependant à ne pas en abuser.
- Manquer de clarté : votre histoire doit être simple et facile à comprendre. Soyez attentif au déroulement linéaire de votre récit et pensez à traquer les incohérences.
- Le manque d’authenticité : soyez sincère et honnête dans le choix de votre récit quant à sa véracité. Exprimez également des émotions vraies. Le public sent lorsque l’on se joue de lui et il n’aime pas ça.
- Ne pas faire de lien entre votre histoire et le message que vous souhaitez délivrer. L’histoire n’est pas l’objectif, elle est là pour amener une idée, un message.
Quel type d’histoire pour faire du storytelling
Les communicants et orateurs qui savent inspirer, motiver, impacter utilisent 3 types d’histoires pour agrémenter leur communication.
- Les récits personnels
- Les anecdotes à propos d’autres personnes, produits, services, marques, entreprises ou autres entités
- Les paraboles
Les récit personnels
Les prises de parole les plus inspirantes sont souvent alimentées par un récit personnel, une histoire propre à l’orateur. L’expérience de ce dernier et les leçons qu’il tire de son vécu viennent directement inspirer ses auditeurs.
*Le 12 juin 2005, Steve Jobs prononçait un discours très inspirant lors de la remise des diplômes à l’université de Stanford. Son intervention est ponctuée par trois récits qui marquent des étapes importantes de sa vie.
Une histoire pour inspirer à suivre son cœur
Dans son premier récit, il évoque la notion de “relier les points entre eux”. Lors de la narration de cette histoire, il explique qu’il n’a jamais été diplômé, ayant abandonné l’université au bout de 6 mois n’en percevant pas l’intérêt. Cela lui a permis de suivre en auditeur libre uniquement les enseignements qui l’intéressaient, dont la calligraphie qu’il trouvait fascinante. 10 ans plus tard, alors qu’il concevait le premier Mac, il s’est inspiré de son apprentissage de la calligraphie pour concevoir le design des typographies. Il ajoute avec humour que s’il n’avait pas abandonné l’université, les ordinateurs actuels n’auraient pas cette merveilleuse typographie, Windows ayant copié sur lui. Son propos est de croire en sa destiné, son Karma ou autre pour avoir le courage de suivre son cœur et l’assurance qu’à un moment donné les liens entre les différents évènements feront sens.
Un récit qui motive à trouver ce que l’on aime : “Love and Lost”
Dans son 2ème récit, il raconte son renvoi à 30 ans de sa propre entreprise. D’abord dévasté, il décide ensuite de tout recommencer. C’est alors qu’il crée Pixar qui est aujourd’hui le plus grand studio d’animation au monde. Il crée également NeXT, qui sera racheté par Apple et qui est actuellement au cœur de sa technologie. Il conclut en disant que parfois la vie peut être brutale, mais qu’il ne faut pas perdre la foi. Ce qui permet de tenir c’est de faire quelque chose que l’on aime. “You got to find what you love!” en français : “Tu dois trouver ce que tu aimes !”
Une prise de conscience sur le temps qui passe
Son dernier récit concerne son cancer qu’on lui a d’abord annoncé incurable mais qu’une opération a pu guérir. Son propos est de conclure avec cette histoire sur le fait que le temps est limité et qu’il ne faut pas le perdre à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Il invite à ne pas se laisser polluer par les opinions des autres et d’avoir le courage de suivre son cœur et son intuition car eux savent qui on veut réellement devenir.
Il conclut sur une dernière anecdote qui invite ses jeunes auditeurs à “rester insatiables et à rester fous”.
Un discours fort inspirant et motivant pour de jeunes esprits qui s’apprêtent à affronter l’entrée dans la vie active. Tout le pouvoir impactant de ce discours demeure pleinement dans le choix des histoires racontées pour inspirer dans la façon de faire des choix dans sa vie.
Les paraboles
La parabole est une figure de rhétorique consistant en une courte histoire qui utilise les événements quotidiens pour illustrer un enseignement, une morale ou une doctrine. Ainsi, en storytelling, la parabole serait utilisée pour simplifier la compréhension d’un concept, ou un propos qui pourrait s’avérer complexe.
Lors de sa conférence TED en 2013, Lawrence Lessig, professeur de droit à l’université de Harvard, démarre son intervention avec une parabole. Il décrit le mode de fonctionnement d’un pays imaginaire : Lesterland. Lessig explique alors de façon très simple comment les élections s’opèrent de façon injuste et inégale dans ce monde imaginaire. Il finit son histoire en affirmant que Lesterland représente en fait les États-Unis. Il met alors en évidence les parallèles entre ces 2 nations. Son but étant d’expliquer de façon claire et accessible comment la politique américaine est totalement contrôlée par l’argent.
Analyse discours MARTIN LUTHER KING I have a dream
Discours Martin Luther King Le 28 août 1963, 250 000 personnes se sont réunies devant le Lincoln Memorial à Washington. C’était à l’occasion de la marche pour l’emploi et la liberté. C’est alors que le pasteur Martin Luther King a prononcé son […]
Discours Martin Luther King
Le 28 août 1963, 250 000 personnes se sont réunies devant le Lincoln Memorial à Washington. C’était à l’occasion de la marche pour l’emploi et la liberté. C’est alors que le pasteur Martin Luther King a prononcé son fameux discours « I have a dream ».
Cette prise de parole a marqué les esprits grâce à l’éloquence de Martin Luther King. Mais la force de son discours demeure également dans sa structure, ses couleurs poétiques et ses figures de style.
En raison du copyright, la diffusion de l’intégralité du discours est interdite. En effet, les descendants de Martin Luther King ont hérité des droits d’auteurs. « Il est interdit de partager sur Internet le «I Have a Dream» de Martin Luther King« .
Vous pouvez cependant télécharger le texte original ainsi que sa traduction ici : I have a dream. Et en découvrir un extrait sous-titré ci-dessous :
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ToggleLe contexte du discours de Martin Luther King
À ce moment de l’Histoire des États-Unis, les Noirs américains subissent encore les lois discriminatoires de la ségrégation raciale.
L’objectif de cette prise de parole est alors de faire avancer l’accession aux droits civiques des Noirs américains. Son but est également de sensibiliser aux difficultés quotidiennes auxquelles ils sont confrontés.
Ce discours est d’une force telle qu’il a été un élément décisif pour l’avancée des droits civiques des citoyens Noirs américains. En effet, dès l’année suivante en juillet 1964 des lois civiques ont été adoptées. Elles avaient pour objet d’interdire toutes discriminations dans les lieux publics, pour l’emploi ou encore au cours des élections.
La structure finement ficelée du discours de Martin Luther King
Martin Luther King introduit son discours en évoquant ce fait historique qu’est la signature par le président Abraham Lincoln de la proclamation d’émancipation pour l’abolition de l’esclavage en 1862. Démarrer son introduction avec un fait est l’une des méthodes infaillibles pour réussir à accrocher son auditoire dès le démarrage. (cf. article Comment bien démarrer sa prise de parole)
Ainsi, il oppose l’avenir prometteur qu’était censé augurer cet événement historique pour les Noirs américains à la réalité du contexte présent 100 ans après. Pour ce faire, il utilise de nombreuses métaphores. Elles permettent de mettre en évidence le décalage entre l’espoir éveillé 100 ans auparavant et la désillusion due à la situation actuelle.
L’espoir : « It came as a joyous daybreak to end the long night of their captivity. »
Traduction : « Il (le decret d’abolition d’esclavage) est venu comme une joyeuse aurore mettant fin à la longue nuit de leur captivité. »
La désillusion : « One hundred years later, the Negro lives on a lonely island of poverty in the midst of a vast ocean of material prosperity. »
Traduction : « Cent ans plus tard, le Noir vit sur une île solitaire de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. »
Pour accentuer l’ampleur de la gravité de la situation, il introduit sa première anaphore. Il reprend de façon consécutive à 3 reprises les termes « one hundred years later …». Traduction : « Cent ans plus tard… »
(Pour anaphore, cf. article Discours inspirant)
Un discours avec un objectif bien défini
Après avoir dressé le tableau du contexte qui pose problème en introduction, il annonce concrètement son objectif :
« We have also come to this hallowed spot to remind America of the fierce urgency of Now (…) Now is the time to lift our nation from the quicksands of racial injustice to the solid rock of brotherhood. »
Traduction : « Nous sommes également venus dans ce lieu sacré pour rappeler à l’Amérique l’urgence féroce de l’instant présent (…) Il est temps de faire passer notre nation des sables mouvants de l’injustice raciale au roc solide de la fraternité. »
Toujours avec de belles métaphores poétiques qui vont venir étayer son argumentation.
L’empathie de la connexion
Martin Luther King témoigne son empathie envers son public. Il lui fait comprendre qu’il connaît et comprend ses difficultés ainsi que sa réalité :
« I am not unmindful that some of you have come here out of great trials and tribulations. Some of you have come fresh from narrow jail cells. And some of you have come from areas where your quest – quest for freedom – left you battered by the storms of persecution and staggered by the winds of police brutality. You have been the veterans of creative suffering…»
Traduction : « Je ne suis pas sans savoir que certains d’entre vous sont venus ici après de grandes épreuves et tribulations. Certains d’entre vous sortent tout juste de cellules de prison étroites. D’autres encore viennent de régions où leur quête – leur quête de liberté – les a fait souffrir des tempêtes de la persécution et chanceler sous les vents de la brutalité policière. Vous avez été les vétérans d’une souffrance créatrice… »
Témoigner de l’empathie lors de ses prises de parole permet de créer une profonde connexion avec son auditoire. Celui-ci sera naturellement plus engagé dans le discours prononcé ce qui en renforcera l’impact.
La force d’une vision stimulante
Le message que vient délivrer Martin Luther King est porteur d’une vision énergisante pour son auditoire. Il est question de sa vision du monde qu’il veut voir émerger. Que ce soit pour le public, pour ses proches ou pour lui-même. Sa vision est celle d’une Amérique libre de toute ségrégation.
(Importance de la vision : cf. article Discours inspirant)
« I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: « We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal. » »
Traduction : « Je rêve qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la véritable signification de son credo : « Nous tenons ces vérités pour évidentes, que tous les hommes sont créés égaux. » »
Il amène cette vision et sa description par le biais d’une anaphore ce qui renforce son impact. La force de cette anaphore est tellement puissante qu’elle continue de marquer les esprits des décennies après. « I have a dream ...» traduction : « J’ai un rêve… ».
Le pouvoir des références
Le pouvoir du discours de Martin Luther King réside dans ses nombreuses références. Avec « I have dream », il fait référence au rêve américain. Le rêve américain est le concept qui véhicule l’idée que n’importe quelle personne vivant aux États-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère. Un rêve auquel jusqu’ici les citoyens Noirs américains n’ont eut aucun accès ni droit.
En tant que pasteur, il fait aussi des références bibliques :
Ésaïe 40:4
« I have a dream that one day every valley shall be exalted, and every hill and mountain shall be made low, the rough places will be made plain, and the crooked places will be made straight, and the glory of the Lord shall be revealed and all flesh shall see it together. »
Traduction : « Je fais le rêve qu’un jour chaque vallée s’élèvera et chaque colline et montagne sera aplanie, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux redressés, et la gloire du Seigneur sera révélée et tous les êtres faits de chair la verront ensemble. »
Les montagnes qui doivent être aplanies représentent dans la Bible les oppresseurs du peuple d’Israël. Les vallées qui s’élèveront représentent Israël qui retrouve ses droits et sa liberté. Il s’agit là d’un parallèle avec ceux qui oppriment les Noirs américains et qui doivent être mis hors d’état de nuire « chaque montagne sera aplanie » et les citoyens Noirs américains qui doivent retrouver leurs droits et sortir de l’oppression « chaque vallée s’élèvera ».
Un final retentissant
King amène sa conclusion avec une fin dont l’intensité monte crescendo. Toujours à l’aide de figures de style telles que l’anaphore avec la reprise des termes « Let freedom ring », traduction : « Que la liberté retentisse » comme pour marteler et imprégner les esprits de son message.
Le tout pour finir sur un épizeuxe, figure de style consistant en la répétition consécutives de mots ou groupe de mots dans une même phrase. Le but est d’insister sur le caractère important du message, de lui donner de l’emphase afin de focaliser l’attention de l’auditoire sur un propos en particulier.
« Free at last ! Free at last ! », traduction : « Enfin libre ! Enfin libre ! »
5 CLES POUR FAIRE UN DISCOURS INSPIRANT
Le discours inspirant a le pouvoir de fasciner et de captiver un auditoire. Grâce à lui, on peut opérer de véritables changements pour une situation donnée voire même transformer le cours de l’Histoire. Il peut être à l’origine de la création d’un […]
Le discours inspirant a le pouvoir de fasciner et de captiver un auditoire. Grâce à lui, on peut opérer de véritables changements pour une situation donnée voire même transformer le cours de l’Histoire.
Il peut être à l’origine de la création d’un mouvement, de la mobilisation de gens pour une cause, une idée. Il peut inciter à passer à l’action, à prendre de nouvelles décisions…
Le pouvoir impactant d’un discours inspirant est inestimable. Il n’y a pas vraiment de recette magique pour le réussir. On retrouve toutefois un ensemble d’éléments clés permettant de constituer un discours inspirant. Je vous propose de les explorer ensemble.
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ToggleDéfinir une vision pour donner un discours inspirant
Qu’est-ce qu’une vision ?
Comme cela a été vu précédemment (cf. article 8 erreurs à éviter), il est essentiel d’avoir une idée clé, un message principal clair et bien défini pour pouvoir élaborer un discours bien ficelé. Dans le cadre d’un discours inspirant, au-delà de définir et partager une idée ou un message principal, on va chercher à transmettre une vision.
Une vision est une idée qui est orientée vers l’avènement d’un avenir idéal. La vision se doit d’être à la fois réaliste, crédible et attrayante. Elle apporte des perspectives nouvelles et stimulantes pour l’auditoire en ébauchant une direction, un chemin à suivre. Elle met en lumière les souhaits, les projets, les désirs que l’orateur formule pour chacun. Que ce soit pour soi-même, le public ou les autres, par sa vision l’orateur amène l’espoir d’un avenir meilleur et la perspective de faire la différence.
Pourquoi définir une vision pour donner un discours inspirant ?
L’intérêt de définir une vision pour donner un discours inspirant s’explique par le fait que l’être humain a un profond besoin intérieur de faire partie de quelque chose de plus grand que lui-même. Ainsi, proposer une vision qui correspond aux valeurs et aspirations des auditeurs et qui leur donne du sens les incitera à adhérer à vos propos.
Le leader visionnaire offre à ceux qui le suivent l’espoir en leur montrant qu’il existe pour eux une réalité supérieure.
Robin Sharma
Une vision attrayante où le public se reconnaît aura la capacité de stimuler l’esprit et de toucher le cœur en créant un fort impact émotionnel. La charge émotionnelle ressentie lors d’un discours favorise une meilleure mémorisation des propos partagés. Ainsi, l’expérience émotionnelle vécue par le public lors de l’évocation d’une vision bien construite assure une meilleure assimilation des informations transmises lors de la prise de parole.
Le psychologue Ira M. Levin a écrit un article sur le concept de la vision dans The Journal of Applied Behavioral Science, vol. 36, n° 1: Vision revisited. Selon lui, la vision permet de rallier les énergies, de rassembler les aspirations, de susciter l’engagement et même de mener à prendre des initiatives nécessaires à la réalisation de l’avenir désiré. Les gens s’investissent et s’engagent lorsqu’on leur apporte une vision de l’avenir qui leur importe et qui est attrayante pour eux. La vision dans laquelle on a envie de s’investir constitue alors un moteur pour passer à l’action. Ainsi, les dirigeants, managers ou encore chefs d’entreprises auraient tout intérêt à partager une vision stimulante lors de leur prise de parole face à leurs équipes.
Illustrations de visions
À voir dans le prochain article Étude de cas analyse discours inspirants
Délivrer un discours inspirant grâce au storytelling
Le storytelling est l’art d’utiliser la narration d’histoires afin de rendre un concept ou une idée qui peuvent apparaître abstraits plus tangibles. L’utilisation du storytelling permet de faciliter la transmission d’un message en le rendant davantage accessible. L’histoire va permettre d’illustrer, éclairer ou encore sensibiliser aux éléments transmis.
Par le biais d’une histoire (…) on peut faire l’expérience des similarités entre nous et les autres, qu’ils soient réels ou imaginaires.
Andrew Stanton, scénariste de Toy Story
En utilisant des éléments tels que des personnages intéressants, des conflits, des rebondissements, des dénouements inattendus et des émotions fortes, le storytelling peut captiver l’audience et le faire réfléchir sur des thèmes et des enjeux importants.
Créer de la connexion et influencer avec le storytelling
Le récit d’une histoire lors d’une prise de parole permet de créer un lien privilégié avec son auditoire. Lors de la narration, la partie émotionnelle du cerveau des auditeurs est engagée. C’est ce qui permet à l’orateur de créer une forte connexion avec ceux-ci, mais également de marquer les esprits grâce aux ressentis émotionnels.
Uri Hasson est professeur en psychologie et neuroscience à l’université de Princeton. Il a conduit une expérience qui a permis de découvrir que lorsqu’un narrateur délivre une histoire, se crée une synchronisation entre son cerveau et celui de ses auditeurs. Il parle de “couplage cerveau à cerveau”. Lors de son expérience, il a eu recours à l’utilisation de scanners. Ainsi, lorsque le narrateur raconte un récit en y injectant des émotions, Hasson a pu observer que les parties du cerveau qui étaient activées chez le narrateur étaient exactement les mêmes chez chaque auditeur. Cela démontre la capacité de connexion entre le narrateur et son auditoire ainsi que son pouvoir d’influence. (cf. publication Brain-to-Brain Coupling: A Mechanism for Creating and Sharing a Social World).
Exemples de l’utilisation du storytelling
À voir dans le prochain article “Étude de cas »
Utiliser les figures de style rhétoriques pour rendre un discours inspirant
Les figures de style peuvent être utilisées pour rendre un discours inspirant en ajoutant des dimensions visuelles, sonores et émotionnelles. Elles vont ainsi favoriser l’éveil d’émotions chez l’auditeur et le rendre plus captivé. Voici quelques exemples de figures de style rhétoriques parmi les plus usitées :
- Métaphore : La métaphore est une comparaison implicite qui peut aider à illustrer des idées abstraites en les liant à des images concrètes. Par exemple, « La vie est une aventure, et chaque jour est un nouveau chapitre. »
- Allégorie : L’allégorie est une histoire ou une fable qui peut être utilisée pour illustrer des idées complexes ou pour transmettre des leçons morales. Par exemple, « Le loup et l’agneau » de la fable d’Ésope peut être utilisée pour illustrer l’injustice et la violence.
- Personnification : La personnification consiste à attribuer des caractéristiques humaines à des objets inanimés ou à des animaux. Elle peut aider à rendre une idée plus concrète et plus émouvante. Par exemple, « La nature pleure quand nous ne la respectons pas. »
- Anaphore : L’anaphore consiste à répéter le même mot ou la même phrase au début de plusieurs phrases successives. Elle peut être utilisée pour souligner l’importance d’un concept ou pour créer un effet rythmique. Par exemple, « Nous devons agir maintenant. Nous devons agir ensemble. Nous devons agir pour notre avenir. »
- Antithèse : L’antithèse consiste à opposer deux idées ou deux termes pour créer un contraste saisissant. Elle peut être utilisée pour souligner une différence ou pour mettre en évidence l’importance d’un choix ou d’une décision. Par exemple, « Nous pouvons choisir de vivre dans la peur ou de vivre dans l’espoir. »
Exemples de discours inspirants qui utilisent les figures de styles rhétoriques
A voir dans le prochain article Étude de cas analyse discours inspirant.
Exprimer de l’empathie pour faire un discours inspirant
L’empathie est la capacité de comprendre et de ressentir les émotions, les sentiments et les perspectives d’une autre personne. C’est une compétence sociale importante qui nous permet de mieux comprendre les autres et de créer des liens plus authentiques avec autrui.
Très utile dans la prise de parole en public, elle permet de se connecter avec l’audience et de transmettre ses idées de manière plus efficace.
Comment être empathique avec son auditoire
Pour exprimer de l’empathie envers ses auditeurs, il convient de chercher d’abord à comprendre leurs sentiments, leurs valeurs et leurs croyances avant de commencer votre discours. Cela vous permettra de mieux adapter votre discours à leurs besoins et d’établir une connexion plus forte avec eux en étant au plus près de leur réalité.
N’hésitez pas aussi à partager des témoignages, des expériences personnelles. Ce sera pour eux une preuve que vous comprenez leurs ressentis ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés.
Se servir des émotions pour produire un discours inspirant
L’utilisation des émotions dans un discours peut être très puissante pour transmettre un message. Elles vont permettre de captiver l’attention de l’audience et de créer un fort impact.
Commencez par identifier les émotions appropriées à votre message et à l’objectif de votre discours. Pour inspirer ou motiver votre audience, vous pouvez par exemple utiliser des émotions agréables comme la joie, l’enthousiasme, ou encore la fierté.
Utilisez vos émotions et intentions dans votre voix et langage corporel pour renforcer l’impact et le sens de vos mots. Vous ferez alors varier vos émotions selon le message que vous voulez transmettre.
L’utilisation de l’expression de vos émotions peut rendre votre discours poignant et mémorable pour votre auditoire. Seulement prenez garde à être toujours dans la sincérité et dans la bonne mesure afin de demeurer percutant et crédible.
À suivre : Étude de cas de discours inspirants
COMMENT ÊTRE SOI-MÊME LORS DE SES PRISES DE PAROLE
Comment être soi-même lorsque l’on doit prendre la parole face à un public ? Cela peut sembler impensable pour certains de se retrouver face à un auditoire et de pouvoir rester naturel. Pourtant, savoir comment être soi-même pour s’exprimer avec authenticité est […]
Comment être soi-même lorsque l’on doit prendre la parole face à un public ? Cela peut sembler impensable pour certains de se retrouver face à un auditoire et de pouvoir rester naturel. Pourtant, savoir comment être soi-même pour s’exprimer avec authenticité est une aptitude indispensable pour l’orateur. Alors, si vous avez la sensation de ne pas parvenir à vous exprimer en étant pleinement en accord avec vous-même ou de sonner faux lors de vos discours, lisez ce qui va suivre.
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ToggleDécouvrons comment être soi-même et dans quel but
Être soi-même lors de ses prises de parole implique la recherche d’authenticité dans sa communication. On entend par authenticité la propension à rester fidèle à sa propre personne. Trouver sa justesse en étant en conformité avec son véritable être. Il s’agit d’être conscient et d’assumer pleinement ses valeurs, ses croyances, ses opinions, ses désirs ainsi que sa personnalité. L’orateur authentique sera alors à même de défendre ouvertement ses éléments et de communiquer en conséquence. La prise de parole devient alors un parler vrai, issu du cœur et des tripes de l’orateur.
Être soi-même, pour quoi faire ?
L’orateur qui prend la parole avec authenticité en étant pleinement soi-même inspirera instantanément confiance. Cela renforcera sa force de conviction et sa capacité à influencer son auditoire. S’exprimer en étant pleinement en accord avec soi-même permet d’asseoir son assurance. En ayant davantage confiance en soi, l’orateur aura inévitablement davantage de crédibilité auprès de ses auditeurs. Prendre la parole avec la préoccupation d’être en conformité avec soi-même, mène à s’impliquer et s’engager fortement dans la transmission de son message. Lorsque vous vous exprimez en assumant pleinement vos positions, vos forces, vos failles et vos incertitudes, il en découle un fort impact sur l’auditoire.
Le cas de Chris Anderson
Chris Anderson, directeur des conférences TED, nous raconte comment il s’est battu pour le maintien des conférences auprès de la communauté TED grâce à son discours. Lorsqu’il en reprend la direction fin 2001 après le retrait de son fondateur Richard Paul Wurman, il sort tout juste de la faillite de sa maison d’édition. Les conférences TED étaient jusqu’alors des événements annuels qui regroupaient environ 800 personnes qui pour la plupart étaient prêtes à en faire le deuil avec le départ de son fondateur.
La conférence de 2002, qui devait être la dernière, est donc l’unique chance pour Chris Anderson de convaincre les participants de maintenir ce rendez-vous. Il se décrit comme ayant des talents d’orateur très moyens à l’époque. Avec beaucoup de tics de langage, son manque de dynamisme, de clarté et de fluidité, il est déterminé à les convaincre de rester enthousiastes pour la survie de TED. Il dit alors avoir “parlé du fond de mon cœur avec toute la franchise et la conviction dont j’étais capable”.
Il raconte avec sincérité son échec économique et personnel, son sentiment d’être un “loser”. Suite à quoi il exprime combien il était alors important pour lui de continuer le partage d’idées de toutes sortes, tous domaines confondus et de préserver les valeurs essentielles des conférences TED.
Cette prestation pleine de sincérité et d’authenticité où il ose se mettre à nu lui a valu une standing ovation. Mais surtout des centaines de participants se sont immédiatement engagés et inscrits pour la session de l’année suivante.
Être soi-même, ça fait quoi ?
Vouloir prendre la parole en étant soi-même conduit l’orateur à une recherche sur lui-même pour trouver et comprendre ce qui lui correspond. Cette recherche passe par la découverte de ses forces et ressources oratoires. Il se confronte également à ses limites et points de blocage tels que les conditionnements psychologiques. Il apprend ainsi à élargir sa zone de confort en faisant face à ses blocages et croyances limitantes.
Pour aller plus loin, cf. l’article sur le syndrome de l’imposteur
Cette exploration permettra alors à l’orateur de découvrir quel est son persona d’orateur. Selon les environnements où nous évoluons, nous endossons tous des personas distincts. Il s’agit de facettes de notre personnalité que nous exprimons selon les situations où nous nous trouvons. Il y a le persona du monde professionnel, celui du milieu familial, celui avec nos amis, etc… Cela ne veut pas dire que nous changeons de personnalité selon les circonstances. Cependant, nous favorisons l’expression de certains traits de cette personnalité selon les situations et les personnes avec qui nous nous trouvons. Bien souvent, l’orateur inexpérimenté ou qui manque d’entraînement ignore qu’il y a d’autres aspects de sa personnalité qui ne demandent qu’à s’exprimer. Ainsi, découvrir votre persona d’orateur vous permettra de vous exprimer en parfaite adéquation avec qui vous êtes.
Si vous vous montrez tel que vous êtes, avec authenticité, les vertus de l’art oratoire antique rejailliront sur vous. Chris ANDERSON
Comment être soi-même en s’inspirant des autres
Pour développer votre authenticité, il peut être intéressant de vous inspirer des orateurs que vous admirez. L’apprentissage passe aussi par l’observation et l’analyse de ce qui est déjà.
Soyons clair sur le fait que s’inspirer ne veut pas dire copier une personne. Il est évident que vous ne pourrez être sincèrement vous même si vous vous contentez d’imiter un orateur talentueux.
S’inspirer sans imiter
Pour vous inspirer des orateurs qui vous touchent, observez plutôt quels sont les aspects de leur communication qui vous plaisent tant. Est-ce leur énergie, leur dynamisme, leur créativité ou leur originalité ?… Pour ce faire, choisissez des orateurs que vous admirez puis observez et analysez ce que vous aimez dans leur façon de s’exprimer. Serait-ce le dynamisme d’un Tony Robbins ? Le sens du détail d’un Steve Jobs ? Ou encore la sensibilité d’un Martin Luther King ?… Quoi qu’il en soit, prenez le temps de repérer ces éléments qui vous font apprécier vos orateurs préférés. Voyez ensuite comment vous pouvez vous les approprier avec votre style et votre propre personnalité.
Les qualités que l’on admire chez les autres sont souvent des potentialités que l’on n’a pas encore exprimées ou développées chez soi. Ainsi, repérer ce que vous aimez chez les autres et travailler à développer ces aptitudes et qualités vous permettront de vous rapprocher de vous-même.
Attention cependant à ne pas vouloir s’inspirer d’un orateur uniquement à cause de son succès, son aura ou l’impact qu’il a auprès du public. Il est tout à fait légitime de rechercher la réussite et de vouloir briller auprès de son auditoire. Cependant, vous ne pouvez pas vous résoudre à ce que cela soit votre seul moteur. Devenir orateur en cherchant uniquement à plaire risquerait de rendre vos prises de parole inconsistantes, creuses et dépourvues d’intérêt pour votre audience. De plus, il vous serait difficile de paraître authentique et sincère si tel est votre objectif.
Paraître authentitique en étant soi-même n’est pas toujours simple. Il faut accepter de s’exposer avec ce que l’on peut avoir de fragile, sensible, mais c’est pourtant tout ce qui va faire notre force.
Avez-vous du mal à rester vous-même lors de vos prises de parole ?
COMMENT BIEN PARLER
Vous voulez savoir comment bien parler que ce soit en public ou lors d’un échange ? Vous êtes au bon endroit. Si vous avez du mal à vous faire entendre, comprendre ou encore à capter l’attention de vos interlocuteurs. Voyons ensemble à […]
Vous voulez savoir comment bien parler que ce soit en public ou lors d’un échange ? Vous êtes au bon endroit. Si vous avez du mal à vous faire entendre, comprendre ou encore à capter l’attention de vos interlocuteurs. Voyons ensemble à quoi cela tient et surtout comment y remédier.
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TogglePour savoir comment bien parler : par quoi commencer ?
Tout d’abord, qu’entend-on par “bien parler” ? Disons qu’il s’agit de cette capacité à s’exprimer de façon à ce que nos interlocuteurs aient envie de nous écouter et comprennent nos propos.
Dans l’article “comment être éloquent”, j’aborde déjà la notion de l’aptitude à s’exprimer. Il est question de développer sa capacité à toucher son public, l’émouvoir, mais aussi le convaincre. On s’est donc intéressé à comment faire pour atteindre à la fois l’intellect, mais aussi le cœur de son auditoire. Il s’avère que cela requiert un alignement entre ce que vous dites, le message que vous transmettez et comment vous le dites. Cela implique une inévitable cohérence entre votre communication verbale, non-verbale et vocale. Il s’agit donc de créer une congruence entre les mots que vous prononcez et le sens que vous leur donnez. Ceci se fera par le biais de vos intentions à travers votre langage corporel et votre voix. Ce sont là des éléments qui vous permettront d’avoir un vrai pouvoir impactant lors de vos prises de parole.
Seulement, il arrive très souvent que je retrouve en formation des personnes qui n’arrivent tout simplement pas à se faire entendre lorsqu’elles parlent. Elles veulent prendre la parole en réunion, ou elles doivent faire des présentations, des discours. Mais elles constatent que nombreux sont ceux qui ne les écoutent pas ou se désintéressent de ce qu’elles disent ou encore, ne les comprennent pas. J’ai identifié 3 raisons principales à cela :
- Une utilisation non optimale de la voix
- Le manque de simplicité dans les propos
- La non prise en compte de ses interlocuteurs
Comment bien parler grâce à sa voix
Les personnes qui ont du mal à se faire écouter ont généralement un volume de voix trop faible, ou alors elles s’expriment de façon monotone. Le débit peut également être soit trop lent ou trop rapide et l’élocution approximative. Dans tous les cas, il y a un désinvestissement de sa propre communication et ce pour diverses raisons selon les cas.
Pump up the volume
Lorsque le volume de la voix est trop faible, en dehors des raisons qui peuvent être physiologiques, il y a souvent une problématique d’affirmation de soi. On observe une difficulté à assumer ses propos, ses idées, ses valeurs et points de vue. Cela engendre un désengagement dans l’expressivité en raison de la peur ou du stress que le fait de communiquer suscite. Le manque de confiance en soi, le syndrome de l’imposteur (cf. article ici) peuvent être en cause. Parler avec un faible volume en mettant peu d’implication dans sa prise de parole peut donner l’illusion de pouvoir se cacher tout en s’acquittant de sa tâche de devoir s’exprimer.
Mais pour que l’on vous écoute, il va falloir mettre du volume, alors comment faire ? Le piège, lorsque l’on cherche à augmenter le volume de sa voix est de forcer sur les cordes vocales au risque d’irriter la gorge. Pour parler plus fort sans faire d’effort et sans se faire mal il y a 3 éléments indispensables à mettre en place :
- La respiration ventrale
- Le placement de la voix dans les sinus
- L’ouverture de la cavité buccale
Faites varier votre voix
Les voix monotones ont la fâcheuse habitude de nous ennuyer voire même de nous endormir. Il est donc très difficile d’écouter une personne qui parle toujours sur la même tonalité. La voix monotone est à peu près toujours sur la même fréquence, le même volume sonore et le même débit. Il est possible que si vous n’arrivez pas à capter l’attention de votre auditoire ou interlocuteurs ce soit dû à cela.
Pour sortir de la monotonie, vous allez devoir mettre plus d’énergie dans votre communication, mais surtout, faire varier les intensités de cette énergie. Pour ce faire, il va vous falloir mettre des intentions et des émotions dans votre expressivité. Les variations d’intentions vont inévitablement faire évoluer la tonalité de votre voix de façons diverses. En effet, la fréquence d’une voix change selon les émotions que l’on exprime. Cela aura également un effet sur le volume de votre voix qui changera selon les idées et propos que vous partagez.
Donnez plus de sens à ce que vous dites et mettez-y davantage d’implication pour vous sortir de votre expressivité monotone.
Mettez du rythme dans votre voix
Lorsque l’on parle de façon monotone, on a tendance à parler trop lentement. Par contre, lorsque l’on est pris par le stress ou que l’on n’est pas tout à fait à ce que l’on dit, on peut parler un peu trop vite. L’élocution peut s’en trouver affectée et la compréhension de ce que vous dites altérée.
Si vous parlez trop lentement vous avez vu ce qu’il faut faire pour faire varier votre voix. Maintenant si votre débit est trop rapide, pensez à mettre des silences. Ceci vous permettra de respirer, mais permettra également à vos interlocuteurs d’assimiler ce que vous dites. Faites de vraies pauses, mais restez présent pendant ces silences.
Entre les pauses, accentuez votre articulation afin de ralentir votre débit. Ainsi vous serez plus facilement audible et compréhensible.
Comment bien parler en restant simple
La simplicité en communication est une qualité majeure bien trop souvent négligée. Une communication va manquer de simplicité lorsqu’elle sera trop complexe à comprendre ou qu’elle demandera trop d’effort à vos interlocuteurs pour vous suivre.
Attention, rester simple dans sa prise de parole ne signifie pas que votre communication doit être pauvre ou dépourvue d’intérêt. Pensez au contraire à toujours donner de la valeur lorsque vous vous exprimez. Que ce soit en donnant des informations, en conseillant, en motivant, en inspirant, etc…
Deux éléments fondamentaux vont vous permettre de rester simple lorsque vous vous exprimez :
- La clarté
- La concision
La clarté
Pour être clair dans vos propos, votre message principal ainsi que votre objectif doivent être définis avec précision. Vous aurez également besoin d’organiser vos idées de façon cohérente avant de les exprimer.
De même soyez précis dans vos explications en évitant d’être vague ou approximatif. Utilisez un vocabulaire spécifique et bien choisi pour énoncer vos propos.
Il est également indispensable que vous ayiez une bonne connaissance du sujet pour pouvoir en parler de façon fluide. Faites des recherches, étudiez, renseignez-vous afin de vous exprimer avec confiance. Ceci vous évitera de bafouiller ou encore d’user de tics de langage (cf. article tics de langage).
La concision
Si vous voulez que vos interlocuteurs vous suivent, il importe que vous sachiez aller droit au but lorsque vous vous exprimez. Il est inutile de broder, de rentrer dans des détails inutiles. Assurez-vous de donner les informations nécessaires à la compréhension, sans rentrer dans des énumérations sans intérêt pour vos interlocuteurs. Laissez leur plutôt le soin de vous poser des questions si nécessaire.
En réalité savoir être concis demande du travail. Cela requiert d’apprendre à évaluer quels sont les éléments importants à partager. Il est nécessaire alors de pouvoir les différencier de ceux qui vont alourdir votre communication et en appauvrir la qualité. Si votre message principal et votre objectif sont clairement définis, vous pourrez facilement éliminer les idées et informations qui ne servent pas à les démontrer.
Pensez à énoncer des phrases courtes, cela facilitera la compréhension et l’intégration de ce que vous dites.
Ainsi, vous exprimer en étant clair et concis vous permettra d’être davantage compréhensible et augmentera votre crédibilité.
Comment bien parler en adressant son message à ses interlocuteurs
Lors de leurs prises de parole, certaines personnes ont tendance à déballer leur discours, sans prise en compte de leurs auditeurs. Et ce n’est agréable ni pour l’audience, ni pour l’orateur.
Avant toute communication, il est impératif de créer un lien avec ses interlocuteurs. Ce lien se crée par le regard. Beaucoup sont mal à l’aise avec l’idée de regarder ses interlocuteurs. C’est pourtant ce qui vous permettra de les impliquer dans ce que vous dites. Cela vous donnera également la possibilité d’évaluer le vécu de ceux avec qui vous échangez pendant votre récit. Est-ce qu’ils comprennent ? Sont-ils attentifs ? Sont-ils touchés ? Intéressés ?…
Une posture droite, le buste ouvert avec le visage qui fait face à vos interlocuteurs, vous permettra d’adresser votre message avec assurance et crédibilité.
Pensez également à adapter votre prise de parole à votre auditoire. Prenez en compte leur niveau de connaissance par rapport à votre sujet. Sont-ils des experts ou des initiés ? Ainsi vous pourrez adapter votre vocabulaire et votre argumentation selon leur niveau de compréhension et d’intérêt.
Enfin, lorsque vous êtes en situation de prise de parole, adressez-vous à vos auditeurs comme si vous étiez en conversation avec eux. Cela leur permettra de se sentir davantage impliqués dans ce que vous dites et vous aurez l’air plus naturel et votre contenu en sera plus accessible.
Gardez toujours à l’esprit que lorsque vous parlez, les plus importants sont votre message et le public. Que votre message soit correctement transmis et que votre auditoire soit en mesure de le recevoir et l’intégrer.
LES TICS DE LANGAGE & GESTES PARASITES
Vous avez des tics de langage lors de vos prises de parole et vous souhaiteriez vous en défaire ? Vous êtes donc au bon endroit ! Parvenir à limiter vos tics de langage vous permettra de mieux focaliser l’attention du public sur […]
Vous avez des tics de langage lors de vos prises de parole et vous souhaiteriez vous en défaire ? Vous êtes donc au bon endroit !
Parvenir à limiter vos tics de langage vous permettra de mieux focaliser l’attention du public sur ce que vous dites. Votre message aura alors plus d’impact et de plus vous gagnerez en crédibilité.
Alors, euh… du coup, euh… explorons ensemble, en quoi consistent euh… enfin, euh… ces tics de langage pour mieux maîtriser notre communication. Voilà !
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ToggleEn quoi consistent les tics de langage
Les origines du terme “tic” ne sont pas clairement établies. Ainsi, selon les sources, elles peuvent varier. Pour certains, ce mot viendrait de l’italien “ticchio” qui correspond à des régurgitations émises par le cheval. Ces éructations s’accompagnent de mouvements incontrôlés de la tête dus à des spasmes involontaires. Le lien aurait donc été fait entre ce phénomène et ces moments où une personne qui manque de fluidité dans son expressivité va émettre des mots, des sons et des mouvements parasites inconscients. On parle de régurgitations du langage.
Pour d’autres, l’origine du mot “tic” serait issue de l’onomatopée “tik”, visant à exprimer un mouvement brusque.
On lui prête également des origines allemandes ou gaéliques. Mais la plus répandue reste l’acronyme T.I.C, soit Trouble Involontaire Compulsif.
Dans tous les cas, on peut constater que le terme “tic” décrit une manifestation visuelle ou sonore qui échappe au contrôle de celui qui l’émet.
En résumé
Pour l’orateur, les tics de langage vont donc s’exprimer dans sa communication verbale par des mots qui n’ont aucune constitution sémantique. Ils n’apportent pas d’information et ne donnent aucun sens au discours énoncé. Dans la communication non-verbale ou corporelle, ils vont se manifester par des mouvements et des déplacements parasites. Et enfin, dans la communication vocale, il est question d’onomatopées qui viennent ponctuer le discours en en troublant la fluidité.
Comme nous l’avons vu, les tics échappent à notre contrôle. En fait, ils correspondent à l’expression de notre subconscient dans une situation donnée. Les tics de langage sont le plus souvent liés au stress, au manque d’assurance et au besoin de combler le vide face au silence.
Comment faire pour se débarrasser de nos tics de langage ?
Il est essentiel d’avoir à l’esprit qu’il n’est pas indispensable de gommer à la perfection vos tics de langage tant que cela n’affecte pas la qualité de vos prises de parole. Le but est avant tout d’acquérir une meilleure maîtrise de votre expressivité pour faire grandir votre éloquence.
Mettre les tics de langage inconscients en lumière
Pour pouvoir se débarrasser des tics de langage, il va d’abord falloir être capable de les identifier. Ensuite, il sera possible de travailler dessus. Dans la mesure où il s’agit de manifestations inconscientes, il ne sera pas forcément aisé de les identifier par vous-même.
Certains professionnels préconisent de se filmer ou s’enregistrer. Personnellement, ce n’est pas la solution que je préfère, surtout si vous débutez. Lorsque l’on n’a pas l’habitude de se voir en image ou d’entendre sa voix avec ses oreilles externes, cela peut être très perturbant. Il m’est arrivé de travailler avec la caméra en formation et certaines personnes ont été surprises et mal à l’aise face à leur image. Cela ajoute à leur manque d’assurance et ils peinent alors à se focaliser sur le travail. Il se trouve que même de très grands acteurs et actrices, comme Marion Cotillard par exemple, ont des difficultés à se voir à l’écran.
L’écoute et la conscience de soi
Je ne suis pas partisante des caméras dans le travail, aussi parce que je préfère faire travailler le développement de l’écoute et la conscience de soi. C’est le meilleur moyen d’acquérir de la présence ainsi qu’une expressivité éloquente.
Ainsi, en formation je fais faire un exercice où je demande aux participants de se concentrer sur chaque partie de leur corps ainsi que sur leur position dans l’espace avant de prendre la parole. Cela leur permet de se recentrer et d’entrer en contact avec eux-même. Je leur demande de garder autant que possible cette sensation tout au long de l’exercice. Et à la fin, je leur demande de me raconter comment étaient leurs déplacements, leurs mouvements et leur élocution. Quand ils sont capables de repérer par eux-même leurs propres tics de langage à travers leurs ressentis, ils peuvent les éliminer quasi instantanément. Cela est logique dans la mesure où ils ont eux-même mis en lumière ce qui était de l’ordre de l’inconscient. Je vous invite à faire cet exercice lorsque vous préparerez votre prochaine prise de parole. Prenez une feuille de papier et inscrivez-y les mouvements, sons et mots parasites que vous aurez repéré.
L’aide extérieure
Une autre façon d’identifier vos tics de langage est de faire appel à une personne bienveillante. Lorsque vous vous entrainerez pour votre prochaine prise de parole, vous pourrez lui demander de vous écouter et de vous regarder. Avant de démarrer, précisez-lui bien d’observer votre posture, vos déplacements, vos gestes, expressions faciales ainsi que votre façon de parler. Elle sera ensuite à même de vous dire quels sont vos tics de langage s’il y en a.
Les tics verbaux et vocaux
Les tics verbaux et vocaux, ces mots et ces sons inutiles qui viennent alourdir notre discours ! Ils deviennent un véritable problème lorsqu’ils sont répétés beaucoup trop souvent.
Mais alors, qu’est-ce qui nous pousse à bombarder à répétition nos présentations orales de “alors”, “en fait”, “du coup”, “euh”, etc… ? Les tics verbaux sont souvent reproduits par mimétisme. Ils vont donc dépendre de notre environnement. Ils tendent à faire des liaisons entre différentes idées, ou à remplir un vide qui peut s’avérer angoissant.
Une fois vos tics de langage repérés, veillez à identifier s’il s’agit de mots ou de sons que vous utilisez pour combler un vide ou si vous liez vos idées entre elles en utilisant toujours la même expression.
La peur du vide
Si vous faites beaucoup de “hmmm”, de “euh”, il se peut qu’inconsciemment vous soyez à la recherche d’un moyen pour combler les vides. Un vide face au silence, qui peut s’avérer source de stress devant vos auditeurs. Le manque d’assurance et de préparation peuvent être la cause de l’émission de ces onomatopées. En effet, lorsque vous cherchez vos idées si elles ne s’enchaînent pas de façon fluide, les sons que vous émettez vous donnent à tort l’impression d’une certaine contenance. Ceci afin de vous rassurer.
Pour éviter d’émettre ces sons de remplissage, pensez à faire des phrases courtes et à être concis dans votre argumentation. Veillez également à ralentir le rythme de votre élocution, cela vous permettra déjà d’en éliminer un certain nombre. En ralentissant votre débit, vous permettrez à vos idées de se clarifier dans votre esprit et ainsi de venir à vous de façon plus fluide.
Si ces tics de langage persistent, lorsque vous sentez que vous êtes sur le point d’émettre un son inutile et parasite, posez un silence et respirez. Il est important que vous vous entraîniez à faire ce travail lorsque vous répétez votre discours et non le jour de votre intervention. Cela vous permettra d’être plus à l’aise avec les silences et de les placer plus naturellement.
Les mots à répétition
Les mots que vous répétez trop souvent lors de vos interventions peuvent parfois également être remplacés par des silences. Sinon, lorsque vous avez repéré les mots et expressions que vous répétez fréquemment, faites une liste avec des synonymes et expressions similaires par lesquelles vous pourrez les remplacer. Et lorsque vous répétez vos discours, entraînez-vous à les utiliser à la place de votre mot initial. Si par exemple vous utilisez plus qu’il ne faut l’expression “du coup”, vous pourrez la remplacer par les termes suivants : “par conséquent”, “il en résulte que”, “ainsi”, “de fait”, etc…
Les tics corporels
Lors des prises de parole, les tics corporels se manifestent principalement par des déplacements parasites, le corps qui se dandine, les mains qui pianotent ou qui bougent de façon saccadée.
Les raisons de ces tics de langage peuvent être le stress, le manque d’assurance, mais surtout un manque d’implication et d’engagement dans la transmission de votre message et de connexion à votre public.
Si vous êtes pris par le stress, la première chose à faire est de vous recentrer et vous ancrer comme cela est expliqué dans l’article sur le trac (cliquez ici pour trouver l’article).
Une fois reconnecté à vous-même, connectez-vous à votre public par le regard (cf. article sur les erreurs à éviter).
Et enfin, focalisez toute votre attention sur votre message et le sens que vous lui donnez à travers vos intentions et vos émotions. Exprimez vos message et intentions grâce à votre corps et votre voix. Si vous vous déplacez et décidez de marcher, faites-le en conscience et en corrélation avec ce que vous dites.
Utilisez vos mains pour véhiculer votre discours. Ainsi elles seront prises par l’énergie que vous diffusez avec votre message grâce à votre implication. Elles cesseront d’être empêtrées dans l’énergie du stress. Cette énergie qui les fait trembler ou s’agiter dans tous les sens. (cf. article comment être éloquent).
Le but du travail sur les tics de langage est de donner plus de force à vos prestations orales. C’est un travail qui se fait en amont et qui peut prendre plus ou moins de temps. Mais ne vous focalisez pas dessus le jour de votre intervention au risque d’en faire pâtir votre message.
Et vous, quels sont vos tics de langage ?
COMMENT ÊTRE ÉLOQUENT
Vous voulez savoir comment être éloquent lors de vos prises de parole ? Voilà une question tout à fait légitime car votre éloquence est ce qui vous assurera toute l’attention de votre auditoire. En effet, elle vous permettra à la fois de […]
Vous voulez savoir comment être éloquent lors de vos prises de parole ? Voilà une question tout à fait légitime car votre éloquence est ce qui vous assurera toute l’attention de votre auditoire. En effet, elle vous permettra à la fois de susciter l’intérêt de vos auditeurs, de créer une réelle connexion avec eux et de favoriser l’adhésion à votre discours.
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ToggleÊtre éloquent, en quoi cela consiste-t-il ?
Définissons ce qu’est être éloquent
Avant d’aborder la question de comment être éloquent, prenons le temps de nous interroger sur ce qu’est l’éloquence. Les multiples définitions que l’on peut recenser à ce sujet s’accordent à définir l’éloquence comme étant l’aptitude à savoir s’exprimer avec la capacité de toucher et convaincre son public. Une personne qui s’exprime bien et qui nous touche, est une personne que l’on va avoir envie d’écouter. Elle saura à même de nous inspirer, nous motiver, nous persuader ou nous convaincre.
Au delà des mots
Trop souvent dans l’esprit des gens, être éloquent se limite à savoir trouver les bons mots pour faire passer ses idées. Ce qui est en réalité très réducteur. Dans ma page sur l’art de parler en public, la notion d’éloquence ou art oratoire est abordée comme étant destinée à émouvoir, toucher et inspirer au même titre que n’importe quelle autre forme d’art. L’orateur éloquent, lorsqu’il s’adresse à son public, ne se cantonne pas à parler à des cerveaux. Il s’adresse également à l’esprit et au cœur de ses auditeurs. Cela implique que pour atteindre son audience, il ne se contente pas de toucher son intellect grâce au raisonnement et à la logique de ses propos. Il s’adresse également à l’instinct, aux émotions et aux ressentis de son auditoire.
Éloquence et congruence
Comment parler à l’instinct et aux ressentis de son auditoire ? Pour atteindre cet objectif, l’orateur s’assure de faire ressentir les choses grâce à l’implication qu’il engage dans sa prise de parole. Cet engagement le mène alors à manifester une parfaite cohérence entre ce qu’il dit avec les mots et ce qu’il exprime avec son être.
Ainsi, l’orateur éloquent présentera une excellente cohérence entre sa communication verbale, non verbale et vocale.
Comment être éloquent grâce à sa communication verbale
Notre communication verbale comprend l’ensemble des mots, des idées que l’on exprime ainsi que la rhétorique choisie. L’orateur éloquent saura choisir les mots justes pour construire son argumentation de façon adaptée à son public. Trois éléments vont lui permettre de développer cette aptitude :
- La créativité
- La connaissance
- L’organisation
La créativité
J’entends souvent en formation des gens me dire qu’ils n’ont aucune créativité. En réalité, la créativité est comme un muscle que l’on a besoin d’exercer pour pouvoir le développer. Et comme disent certains coachs sportifs à leurs clients à propos des muscles : “If you don’t use it, you loose it !” (traduction : « Si tu ne l’utilises pas, tu le perds »). On a tendance à brider cette aptitude, pris dans la routine et les obligations du quotidien, mais aussi à cause de la peur du jugement. La créativité est ce qui permet à l’orateur de se démarquer par son originalité. Dans l’article sur “Comment bien démarrer sa prise de parole”, il est question de trouver une bonne accroche pour pouvoir embarquer votre public dès le départ. Plus vous ferez preuve de créativité et d’originalité avec votre ouverture, plus il y aura de chances que votre auditoire ait envie de vous écouter. De même, conclure votre prise de parole sur une note originale est une façon magistrale de marquer les esprits.
Pour illustrer vos propos, mettre en valeur votre argumentation, il importe de savoir utiliser de façon appropriée les figures de styles. J’aborderai plus en détail dans un prochain article l’utilisation de la rhétorique. Parmi les plus usitées, on retrouve les métaphores qui consistent à désigner une chose par une autre par analogie. Le but est d’imager une idée énoncée par une notion qui serait parlante pour l’auditeur. Ceci permet d’amplifier la compréhension ou encore d’imprimer son propos dans l’esprit de l’audience. Exemple de métaphore :
Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la profondeur.
Balzac, Le père Gloriot
Une autre figure de style intéressante pour imprimer une idée est l’anaphore. Elle consiste à répéter la même formule sur plusieurs débuts de phrases d’affilé. Martin Luther King, dans son fameux discours “I have a dream” y a recours à plusieurs reprises. Aussi, même s’il n’a pas toujours été un exemple de foudre d’éloquence, l’ancien Président François Hollande a brillamment marqué les esprits avec son inoubliable “Moi Président”.
L’observation de ce qui vous entoure ainsi que la connaissance vous permettront d’alimenter votre créativité.
La connaissance
L’élargissement de votre niveau de connaissance au-delà de votre expertise vous permettra de nourrir vos discours. Vous serez en mesure de trouver davantage d’exemples, d’anecdotes, de données, de faits, pour enrichir vos propos. Accroître vos connaissances vous permettra d’apporter des informations nouvelles à votre public. Lorsque vous apprenez des choses à votre auditoire, vous augmentez votre crédibilité. Cela a pour effet de susciter davantage d’intérêt pour vos dires.
L’organisation
Pour développer son éloquence, il importe de savoir amener ses idées et organiser son argumentation de façon stratégique. La bonne structuration de votre discours vous permettra d’être clair et fluide dans l’enchaînement de vos idées. On a tous à l’esprit, que ce soit en entreprise ou ailleurs, des exemples de prises de parole alambiquées dont on ne comprend pas bien le cheminement. L’orateur a l’air de se perdre, n’est pas pertinent et désintéresse son auditoire. Pour éviter cela, organisez vos idées de façon harmonieuse. Ensuite, enchaînez-les à l’aide de formules de liaison qui mettront en évidence la logique du déroulé de votre argumentation.
Savoir déterminer quels sont les éléments à utiliser et ceux à mettre de côté est également primordial. Cela vous permettra d’éviter de vous perdre dans des détails inutiles. Rien n’est moins éloquent qu’un orateur qui en dit trop et assomme son auditoire avec des précisions sans intérêt.
Lorsque vous construisez votre discours, ayez à l’esprit que votre présentation doit être suffisamment explicite pour être compréhensible. Mais elle doit être en même temps suffisamment courte et concise pour maintenir l’intérêt de votre auditoire. La concision est une clé fondamentale pour savoir être éloquent.
Un discours doit être comme une minijupe, suffisamment long pour couvrir le sujet, mais suffisamment court pour retenir l’attention.
Jacques Gandouin
Retenez donc qu’il vous faut être clair dans l’organisation de vos idées, simple dans le choix de celles-ci et précis quant à leur description.
Comment être éloquent grâce à sa communication non-verbale et vocale
Savoir ce que vous voulez dire de façon claire, simple et précise ne suffira pas pour être éloquent. La force de votre éloquence dépendra également de la façon donc vous vous exprimerez. Vous parlez avec des mots, mais également avec votre voix et votre corps. Souvent, l’orateur peu expérimenté et entrainé peine à maîtriser ce que son corps et sa voix racontent. Que l’on en soit conscience ou non, le corps et la voix parlent. Et parfois, ils ne reflètent pas toujours ce que vous voulez dire avec les mots que vous avez choisis. Cela peut se traduire par des tics nerveux, une gestuelle mal assumée, une voix tremblante, une posture fermée…
Pour développer davantage de cohérence entre votre communication verbale, non-verbale et vocale, vous devez déterminer les émotions et les intentions que vous voulez faire passer. Celles-ci varieront selon les idées que vous exprimerez et en fonction du message principal que vous aurez défini (cf. article Présentation orale, Discours : 8 erreurs à éviter…). Vos émotions sont ce qui va vous permettre de toucher votre public et de donner de la couleur et des variations à votre prise de parole. Les intentions vont vous permettre de donner du sens à vos mots.
Pour développer la force de votre éloquence, il est fondamental que vous croyiez en ce que vous dites. Si vous n’y croyez pas, si vous n’êtes pas pleinement convaincu ou impliqué dans ce que vous dites, cela se traduira dans votre langage corporel et votre voix.
Votre implication, votre engagement à ce que vous dites, permettront de véhiculer et transmettre votre énergie. Elle se traduira dans l’amplitude de votre langage corporel et la qualité de votre intonation de voix.
Être éloquent dans sa communication non-verbale
Le langage non-verbal comprend la posture, le regard, les expressions faciales, la gestuelle et les déplacements.
- La posture de l’orateur éloquent est plutôt ancrée avec allongement du buste et l’ouverture de la poitrine. Adopter cette posture permet d’éviter les mouvement parasites.
- Le regard est vivant, perçant, inclusif et panoramique. C’est ce qui vous permet de créer la connexion avec vos auditeurs.
- Les expressions faciales traduisent les émotions que vous voulez transmettre.
- La gestuelle ; on me demande souvent “que faire avec les mains ?”. Déjà, il est impératif de les sortir des poches ou de derrière le dos ! Les mains vont venir accompagner et soutenir votre discours. Il est nécessaire de ne pas en abuser. Cependant, dans les moments clés n’hésitez pas à amplifier vos gestes pour marquer les temps forts de votre présentation. Quoi qu’il arrive, vos gestes se doivent d’être naturels et ressentis.
- Les déplacements se doivent d’être assumés et conscients. Faites attention à ne pas perdre votre ancrage si vous décidez de bouger ou marcher.
Être éloquent dans sa communication vocale
Le langage vocal se caractérise par : le volume, le débit, la diction, la tonalité. L’ensemble constitue l’intonation de votre voix.
- Le volume se doit d’être suffisamment fort sans partir dans le cri. La voix qui porte part du ventre. D’où l’importance d’une respiration abdominale pour bien placer sa voix. Cela vous évitera de forcer sur vos cordes vocales.
- Le débit : quand on est pris par le stress, on a tendance à parler trop vite. Pensez à poser le rythme de votre voix et à ralentir. Dans l’idéal votre débit va varier selon les différents moments de votre discours et en fonction des émotions et intentions que vous faites passer. Attention toutefois, si vous avez tendance à parler trop vite, à ne pas baisser le volume en ralentissant. Lorsque je fais travailler sur le ralentissement du débit, la tendance est de mettre moins d’énergie dans la voix. Le cerveau associe inconsciemment vitesse et volume. Ralentissez le débit en gardant toujours la même qualité d’énergie. Aussi pensez à mettre des silences pour donner de la profondeur à votre éloquence. Cela vous permettra de marquer les messages clés de votre discours.
- La diction se travaille pour améliorer son élocution. Une façon efficace de travailler sa prononciation est de s’entrainer à dire son discours avec un stylo dans la bouche.
- La tonalité constitue la fréquence de votre voix. Selon les émotions que vous transmettez, celle-ci varie entre le grave et l’aigu.
Les émotions qui vous portent, la force de votre conviction, votre passion et votre implication déterminent la puissance de votre éloquence
Votre force oratoire vient de l’intérieur. Carmine Gallo
Et vous, quelles difficultés rencontrez-vous pour développer votre éloquence?
COMMENT COMMENCER UN DISCOURS : les clés pour bien démarrer sa prise de parole
Savoir comment commencer un discours vous apportera l’assurance de capter votre auditoire dès les premiers instants. Tout se joue dans les premières secondes. Il importe alors de savoir comment bien démarrer votre intervention. Un bon démarrage vous permettra de gagner l’attention de […]
Savoir comment commencer un discours vous apportera l’assurance de capter votre auditoire dès les premiers instants. Tout se joue dans les premières secondes. Il importe alors de savoir comment bien démarrer votre intervention. Un bon démarrage vous permettra de gagner l’attention de votre auditoire et d’avoir plus d’impact. Pour ce faire, il est nécessaire de lui donner envie de vous écouter, de l’intéresser. Cela passe par ce que vous allez lui faire vivre et ressentir. Mais cela dépend également de ce qu’il va apprendre et pourra en retirer.
Bien commencer sa prise de parole va se faire en 2 temps :
- Créer une connexion avec le public
- Donner envie à l’auditoire de vous écouter
Ce qui permettra alors de mobiliser toute l’attention de l’auditoire et d’éveiller son intérêt.
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ToggleLa connexion avec le public lors de sa prise de parole
Bien souvent pris par le stress ou le manque d’aisance, l’orateur soumis à ses émotions aura tendance à démarrer précipitamment sa présentation. Il ne sera alors pas en mesure de prendre en compte son public, ni d’être à son écoute.
Avant de débuter sa prise de parole, il est primordial d’apprendre à se connecter à son public. J’aime bien utiliser l’analogie de la prise de branchement pour pouvoir faire passer le courant. Si vous allumez votre téléviseur et qu’il n’est branché à aucune source d’énergie, il ne se passe rien. On se branche à son public, avant d’émettre son message et son énergie, afin qu’il puisse les réceptionner. Imaginons encore que vous souhaitiez parler à une personne au téléphone. Vous l’appelez, mais elle ne répond pas. Vous n’avez pas remarqué qu’il n’y a personne au téléphone, alors vous commencez à parler… vos mots partent ainsi dans le vide. Avec un public c’est pareil ; avant de commencer à parler, assurez-vous qu’il est prêt et disposé à vous écouter. Dans le cas contraire, votre message risquerait de partir dans le vide.
D’abord se connecter à soi-même
Pour pouvoir être en mesure de se connecter à son public, il est fondamental de d’abord se connecter à soi-même. En effet, il n’est pas envisageable de créer un lien serein avec l’extérieur, si la connexion avec soi-même est occultée.
Mais alors, se connecter avec soi-même, qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Cela passe par une écoute de soi-même, en conscientisant ses ressentis, en accueillant ses émotions pour mieux les gérer (cf. l’article sur comment dépasser ses peurs). Concentrez-vous sur une respiration ample et profonde et laissez aller vos pensées. Ainsi vous parviendrez à vous recentrer sur vous-même. Cela aura pour effet d’apaiser vos tensions intérieures.
Dans le même temps, adoptez une posture avec les pieds ancrés au sol. La technique de l’ancrage est une technique visant à créer une stabilité physique puis intérieure (vu dans l’article trac, glossophobie). Optimisez le ressenti du contact de vos pieds avec le sol. Allongez votre colonne vertébrale et ouvrez votre poitrine. Ainsi, vous pourrez accroître votre qualité de présence en augmentant votre niveau d’engagement à ce que vous faites.
Je déconseille fortement de chercher à vous connecter à votre audience, et encore moins à communiquer, tant que vous n’êtes pas pleinement présent à vous-même. Le risque est de ne pas être présent à ce que vous faites et ce que vous dites. Vous pourrez éventuellement débiter votre discours, mais sans vraiment être en mesure de le transmettre à votre auditoire qui sera probablement moins réceptif. Faire un discours ce n’est pas se contenter de parler, dire des mots, mais c’est transmettre un message à un public. Un message qui part de vous, de ce que vous êtes à cet instant T, avec vos émotions, votre état d’esprit, votre motivation, votre implication. Et ce message aura un sens bien défini. Sens qui dépendra et sera transmis par votre qualité de présence et d’énergie.
Se connecter à son auditoire
Une fois que vous êtes assuré d’avoir une bonne qualité de présence en étant connecté à vous-même, vous pouvez créer la connexion avec le public.
Je pose souvent cette question en formation : « selon vous, quelle est la première chose à faire lorsque vous devez vous adresser à une ou plusieurs personnes ? » Les réponses varient selon les groupes. Certains me disent qu’il faut appeler son interlocuteur par son prénom, d’autres qu’il faut l’interpeler par un geste ou encore lui dire bonjour. Toutes ces réponses ne sont pas mauvaises en soi, cependant ce ne sont pas les premières choses à faire lorsque l’on veut communiquer avec autrui.
Vous avez une idée ? Si on veut établir une communication efficace avec ses interlocuteurs, le préalable fondamental est de créer la relation. Créer la relation, c’est se brancher à ses interlocuteurs. Ainsi ce branchement va s’opérer par le regard. Avant de commencer à parler, il est important de donner son regard à son auditoire afin de lui signifier notre intention d’entrer en relation avec lui. S’il est OK pour cette relation, il fera silence en lui-même pour créer le lien avec vous. Si vous avez initialement instauré une belle qualité de présence, il y a de grandes chances pour qu’il ait envie de se connecter à vous. Pensez à adopter un regard panoramique et non fixe afin d’inclure l’ensemble de votre auditoire.
A ceci, vous pouvez ajouter un sourire sincère et franc. L’avantage du sourire est qu’il a la faculté de vous aider à vous détendre en apaisant les tensions. Une étude récente publiée par la revue Psychological Science démontre les bienfaits du sourire contre le stress. Le sourire est également un très bon moyen technique pour mettre sa voix en place. Il permet en effet à la voix de se placer dans ce que l’on appelle les résonateurs du visage. Ceci va alors amplifier la densité de votre voix en lui donnant plus de résonance, de volume et de consistance.
Votre sourire va également créer un climat de sympathie. Cela permettra à votre auditoire de se sentir accueilli et mis en confiance.
Ayez à l’esprit que la connexion à soi et à l’auditoire est l’affaire de quelques secondes. N’y passez pas un temps interminable, mais ne précipitez pas non plus ce moment. Prenez le temps de ressentir cette connexion avant de démarrer.
Donner envie à l’auditoire de vous écouter en démarrant votre prise de parole
Une fois que vous avez créé la connexion avec vous-même et avec votre auditoire, il est temps de commencer à parler.
Votre façon de démarrer va être déterminante pour la réussite de votre prise de parole. En effet, dès ces premiers instants, chaque personne constituant votre auditoire va évaluer consciemment ou non s’il va avoir envie de vous écouter.
Il importe tout d’abord de ne pas s’éterniser dans des « bonjour », « bienvenue », « je suis heureux d’être avec vous… ». Ou encore de dévoiler son curriculum en long en large et en travers si cela ne vient pas nourrir votre message.
Le public a très vite besoin de savoir si ce que vous avez à dire va l’intéresser et si ça va lui apporter quelque chose. Il importe donc d’entrer rapidement dans le vif du sujet de façon séduisante.
Personnalisez votre intervention
Adapter le début de votre intervention en abordant des éléments caractéristiques à votre public vous mènera à créer un sentiment de sympathie et de complicité. Faire référence à des données spécifiques à votre audience lui permettra de se sentir personnellement concernée par votre prise de parole. Cela ne fera qu’augmenter son intérêt pour votre intervention. Vous pouvez par exemple parler des spécialités de la région où vous êtes, faire allusion aux spécificités d’une entreprise, etc…
Pour capter l’intérêt de leurs auditeurs, les orateurs utilisent une technique que l’on appelle l’accroche. Ainsi, je vais vous partager4 types d’accroches possibles afin de démarrer vos prises de parole de façon à donner envie à votre auditoire d’en entendre plus.
La question intrigante
Une bonne façon de démarrer son speech est de poser une question. Mais attention, pas n’importe quelle question. Une question qui va tout de suite susciter l’intérêt et la curiosité.
Si vous faites une présentation sur le thème du vélo par exemple, poser la question « est-ce que vous faites du vélo ? » n’a rien d’intrigant, on est d’accord. Les fans de vélo seront peut être interpelés, en se disant « tiens, on va traiter un sujet qui m’intéresse », mais sans plus. Maintenant si vous posez la question « savez-vous comment a été inventé le vélo ? », là c’est déjà plus intéressant. Il y a fort à parier que la majorité de l’auditoire n’aura pas la réponse. Qu’il connaisse la réponse ou non, le public va vouloir vous écouter pour entendre votre réponse. Soit les auditeurs voudront vérifier leurs connaissances ou les compléter. Soit ils voudront apprendre quelque chose s’ils n’ont pas la réponse.
Plus votre question sera originale et assumée, plus vous aurez l’assurance d’éveiller l’intérêt de votre auditoire. Faites attention cependant à choisir une question qui servira votre propos. Il ne suffit pas de se cantonner au thème.
Les faits et données
Un fait est un événement, une situation observable qui ne peut être contesté. Une donnée est une information brute qui va servir de point de départ pour cibler une problématique afin de trouver une solution via un raisonnement logique.
L’intérêt de démarrer sa prise de parole avec des données et des faits va être d’interpeler le public sur une réalité. Le but est de lui faire prendre conscience d’une situation qu’il ignore. On peut parfois combiner les deux. Si on reste sur le thème du vélo : « Le nombre de cyclistes ne cesse d’augmenter à Paris. Le taux de fréquentation de la piste cyclable parisienne du bd Sébastopol a augmenté de 17% en un an et celui de la rue Turbigo de 30% ».
Commencer ainsi permet de poser le contexte et l’intérêt de l’auditoire s’éveille car il se dit qu’il va apprendre quelque chose. Et surtout il va vouloir comprendre où vous voulez en venir.
Témoignage et anecdote
Le témoignage va constituer un récit personnel. L’anecdote est une brève histoire qui vient illustrer des propos liés à un sujet donné.
Ces deux éléments permettent d’utiliser les ressorts du storytelling. Démarrer par un récit permet de se connecter émotionnellement avec votre auditoire. S’il s’agit d’un témoignage, cela peut également créer un sentiment de sympathie entre le public et vous. En effet, il aura l’impression de mieux vous connaître et peut-être de pouvoir se reconnaître dans votre histoire. Cela lui permettra alors de mieux se projeter dans ce que vous dites.
L’humour
Bien que souvent conseillé, je mets un bémol sur l’utilisation de l’humour pour accrocher son auditoire. Être drôle n’est pas donné à tout le monde. Evidemment, faire rire son public est une excellente façon de le conquérir et ainsi de le faire adhérer à votre prestation.
Cependant, si vous n’êtes pas sûr de pouvoir faire rire votre auditoire il est fortement recommandé d’éviter. Si votre note d’humour tombe à plat, cela risque de créer un sérieux malaise pour vous et votre auditoire. C’est alors une très mauvaise façon de démarrer votre intervention, vous ne croyez pas?
Et vous comment démarrez vous vos prises de parole?
PRESENTATION ORALE, DISCOURS : 8 erreurs à éviter pour avoir plus d’impact
Vous voulez réussir vos présentations orales, voici 8 erreurs à éviter afin de vous sentir plus à l’aise, plus pertinent et impactant
Vous devez faire une présentation orale, voici 8 erreurs à éviter pour mieux impacter vos interlocuteurs
Une présentation orale, ça ne s’improvise pas. Que l’on soit débutant ou confirmé, il y a un certain nombre d’écueils dans lesquels on peut facilement tomber si on n’y prend pas garde. Je vois certaines erreurs qui reviennent régulièrement avec les personnes que j’accompagne. Je vous propose dans cet article de passer en revue 8 erreurs courantes afin de vous faire gagner du temps pour apprendre à sublimer vos discours.
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ToggleNe pas avoir d’objectif clair et précis
L’objectif est la première erreur sur laquelle je souhaiterais m’arrêter car il fait bien trop souvent défaut. C’est pourtant l’un des éléments fondamentaux d’une bonne présentation orale. C’est le premier élément auquel on va s’atteler lorsque l’on va travailler son speech.
Pourtant, lorsque je demande à un participant « quel est ton objectif ? », la réponse est souvent bien trop vague quand il y en a une, si encore je n’ai pas un « je ne sais pas trop ».
Votre objectif est votre but à atteindre lorsque vous décidez de prendre la parole. C’est là où vous voulez aller, là où vous voulez emmener votre auditoire. On peut dire que c’est votre point de destination. Il est la raison pour laquelle vous prenez la parole. Il ne vous viendrait pas à l’esprit de prendre votre voiture, d’embarquer plusieurs personnes avec vous sans savoir où vous allez ? Bon, si vous êtes en quête d’aventures et que vous avez envie de vous perdre, ça pourrait arriver… Mais lorsque vous faites vos présentations orales, la dernière chose dont vous avez envie est de vous perdre ou de perdre votre auditoire, n’est-ce pas ?
Donc, une fois que vous savez sur quel thème vous allez vous exprimer, définissez où vous voulez en venir. Pourquoi vous prenez la parole. Est-ce que vous voulez convaincre votre auditoire ? Dans ce cas, déterminez de façon claire et précise à quelle idée vous souhaitez le faire adhérer. Exemple : vous intervenez sur le thème du sport. Votre objectif pourrait être : que le public prenne conscience de l’importance de pratiquer un sport régulièrement. Maintenant, vous souhaitez que votre audience passe à l’action, toujours sur le thème du sport. Votre objectif pourrait être : que le public décide de se mettre à pratiquer une activité physique de façon régulière suite à votre intervention.
Avoir plusieurs messages principaux
Le risque est souvent de vouloir trop en dire lors de sa présentation orale. Pourtant, c’est le meilleur moyen pour vous perdre et d’y laisser au passage votre auditoire.
Il vous faut donc définir un seul et unique message principal. Celui-ci déterminera la ligne directrice de tout votre discours. Si l’objectif est votre destination, votre message principal est la route à tenir pour y parvenir. Tout comme l’objectif, votre message principal doit être clair et précis. Vous devriez pouvoir le définir en une phrase. Qu’est-ce que vous voulez dire exactement ? Cela doit être clair pour vous et doit pouvoir s’énoncer de façon concise. Si vous n’arrivez pas à énoncer le message de votre discours en une seule phrase, c’est que votre propos n’est pas suffisamment clair pour vous. Si on reprend le thème du sport par exemple, le message pourrait être : « Pratiquer une activité physique régulièrement est indispensable à notre bien être physique et mental ».
Si vous ne pouvez expliquer quelque chose simplement, c’est que vous ne l’avez pas bien compris. Albert Einstein
Ne pas travailler la structure de votre présentation orale
Ah la la, les discours désorganisés, qu’est-ce que ça peut faire du mal ! Non seulement pour l’orateur, mais aussi pour l’audience. C’est le meilleur moyen d’être confus, donc de stresser, de perdre votre auditoire, de l’ennuyer, de vous sentir mal parce que vous sentez que ça ne prend pas…
J’ai lu un post récemment, sur Linkedin, d’une personne qui disait que l’on n’a pas tant besoin que cela de structurer son discours. Cette personne avançait l’argument que si on parle avec sincérité et authenticité en connaissant son sujet, cela suffit à faire passer notre message. Je ne suis tellement pas d’accord avec ce propos ! Pour moi, c’est comme si on disait qu’avec du talent, on a pas besoin de travailler. Non non non et non !!!
Bien sûr, à partir d’un certain niveau de pratique, on peut arriver à se détacher de la structure pour jouer avec elle. Mais elle doit exister à la base pour que l’on puisse s’en libérer. On peut faire l’analogie avec les aspects techniques d’une activité artistique. Il faut d’abord bien maîtriser la technicité pour pouvoir s’en affranchir lors de la pratique de son art.
Ainsi, une bonne présentation orale ne peut faire l’économie d’une introduction qui accroche et qui donne envie à votre auditoire de vous suivre. Après l’introduction vient le développement qui se découpe en plusieurs parties. Chaque partie doit être portée par une idée clé. Si votre message principal est la route à suivre / votre fil conducteur, considérons les idées clés comme étant les différentes étapes par lesquelles vous passez pour atteindre votre objectif / destination. Et enfin ne négligez pas votre conclusion dont le but sera de laisser une forte impression à votre auditoire.
Rédiger son discours comme un texte écrit
Je suis sûre que parmi vous chers lecteurs, plusieurs ne peuvent s’empêcher d’écrire leurs discours comme on rédige un texte écrit. Certains d’entre vous ne savent peut-être pas que ce n’est pas comme cela que l’on prépare ses présentations. Mais pour d’autres, même si vous le savez, vous avez l’impression que vous ne pouvez pas faire autrement.
Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que cela rassure, on se dit qu’en ayant tous les mots écrits, on ne risque pas de se perdre. La seconde est peut-être que vous ne savez pas comment faire autrement.
Déjà, pourquoi ne faut-il pas rédiger son discours comme un texte écrit ? Tout simplement parce qu’on ne parle pas comme on écrit. En plus, le risque en rédigeant votre discours est de rester le nez collé dans vos papiers lors de votre présentation orale.
Alors comment faire ? Eh bien une fois votre structure établie, évitez de rédiger des paragraphes pour argumenter. Pour chaque partie de votre développement, notez les mots clés de votre argumentation. Au lieu de développer de longues phrases pour étayer vos propos, notez simplement sur une fiche les mots clés correspondants à l’idée que vous souhaitez défendre. Ainsi, une fois à l’oral, vous pourrez développer votre argumentation de façon naturelle et fluide à partir des mots clés choisis.
Ne pas s’entraîner
Je sais bien que s’entraîner pour sa présentation orale en chiffonne plus d’un. Pourtant, on ne peut pas toujours se permettre d’y aller comme ça, au talent, sans un minimum de préparation. En tout cas, pas si on veut assurer le coup et se sentir à l’aise et détendu. Winston Churchill, une référence en tant qu’orateur, pouvait passer jusqu’à 8 heures à s’entrainer pour une allocution d’à peine 1/2 heure.
Vous avez besoin de vous approprier votre discours avant de le délivrer. Pour cela il est nécessaire, je dirais même indispensable, de répéter. Nombreux sont les participants, les coachés avec qui je travaille, qui me disent qu’ils n’ont pas le temps de répéter leurs discours. Peut-être êtes vous aussi dans ce cas. Alors, laissez-moi vous poser une question. Qu’est-ce qui est plus important : prendre le temps là où il est pour travailler votre speech ? Ceci pour vous sentir plus en confiance et surtout arriver à faire passer votre message. Ou alors faire une présentation improvisée, à la « one again », (excusez le langage familier, mais je trouve que dans ce cas cela correspond tellement bien…), stressante, gênante et ô combien peu efficace ?
Mais alors comment s’entraîne t-on ? Comme vous avez désormais un discours bien structuré mais non rédigé , vous pouvez vous entraîner à répéter votre speech de plein de façons différentes. Conservez vos mots clés, mais essayez de changer l’enchaînement et la formulation de vos phrases. Gardez à l’esprit votre structure, votre message principal ainsi que votre objectif. Faites varier vos intentions et vos émotions pour donner de la couleur et du sens à vos mots.
Apprendre son discours par cœur
Eh oui, c’est une erreur très courante que de vouloir apprendre son discours par cœur. À moins d’être un acteur chevronné, il vous sera très difficile de conserver votre spontanéité et votre naturel en apprenant votre présentation par cœur. Vous risquez d’être en mode récitation, vous savez un peu comme à l’école. Autre inconvénient, en essayant de restituer ce que vous avez appris, vous serez dans votre tête, concentré sur la recherche des formules à délivrer. Ce qui implique que vous serez difficilement présent à ce qui est et peu connecté à votre public.
N’hésitez pas à avoir des fiches où vous aurez inscrit la trame de votre speech avec les mots clés. Comme vous aurez sérieusement répété, il vous sera facile de restituer les idées et le message que vous souhaitez transmettre.
Ce ne sont pas des formules ou des mots que vous communiquez, mais un message précis avec des idées clés. Et ça fait toute la différence.
User maladroitement et de façon abusive des powerpoints
Ah, les powerpoints, c’est quelque chose ! Il m’est arrivé de voir des présentations où l’orateur est accroché à ses slides, j’imagine que vous aussi. Si on les lui retire, il est perdu, car tout le contenu de sa présentation orale figure dessus. Alors il passe ses slides et nous les lit pendant que nous sommes nous-même déjà en train de les lire. Quelle misère ! Pour lui d’une part, car on ne l’écoute pas vraiment, et pour le public qui finit très vite par s’ennuyer.
Le but du slide n’est pas de vous servir de support. Il s’agit d’un visuel dont le but est d’illustrer votre propos. Le slide permet de mettre en valeur et de rendre plus explicite l’idée que vous êtes en train d’argumenter. Il se doit d’être clair, succinct et très vite compréhensible. Pensez : 1 slide pour 1 idée. Et attention, s’il y a trop de slides plus aucune idée n’est mise en valeur puisqu’elles le sont toutes.
Négliger son langage non verbal
Lorsque l’on manque d’entraînement et de pratique, il est très courant de ne pas porter attention à son langage non verbal. Pourtant, lorsque vous êtes en train de parler avec des mots, votre corps et votre voix aussi parlent. Et malheureusement parfois, ils nous disent des choses que vous ne souhaiteriez pas que l’on sache. Ils nous parlent de votre nervosité, de votre niveau d’assurance, de votre implication, de votre état d’esprit, de vos émotions… Et si vous n’y prêtez pas attention, tous ces messages non verbaux peuvent faire interférence avec le message que vous souhaitez délivrer.
Apprenez à prendre conscience des mouvements parasites qui vous desservent. Que ce soient les déplacements inutiles, les gestes ou intonations de voix inadéquats, le regard égaré… Et ayez à l’esprit que, lors de vos prises de paroles, tout votre langage non verbal se doit de servir votre message. Chacun de vos mouvements et intonations de voix doivent être en cohérence et venir consolider le message que vous êtes en train de délivrer. Présentation orale c’est bien.
N’oubliez pas également de travailler votre mindset qui se lit dans votre non-verbal.
Pensez donc à toujours regarder votre public et à engager une grande qualité d’énergie dans vos présentations orales.