PRESENTATION ORALE, DISCOURS : 8 erreurs à éviter pour avoir plus d’impact
Vous devez faire une présentation orale, voici 8 erreurs à éviter pour mieux impacter vos interlocuteurs
Une présentation orale, ça ne s’improvise pas. Que l’on soit débutant ou confirmé, il y a un certain nombre d’écueils dans lesquels on peut facilement tomber si on n’y prend pas garde. Je vois certaines erreurs qui reviennent régulièrement avec les personnes que j’accompagne. Je vous propose dans cet article de passer en revue 8 erreurs courantes afin de vous faire gagner du temps pour apprendre à sublimer vos discours.
Ne pas avoir d’objectif clair et précis
L’objectif est la première erreur sur laquelle je souhaiterais m’arrêter car il fait bien trop souvent défaut. C’est pourtant l’un des éléments fondamentaux d’une bonne présentation orale. C’est le premier élément auquel on va s’atteler lorsque l’on va travailler son speech.
Pourtant, lorsque je demande à un participant « quel est ton objectif ? », la réponse est souvent bien trop vague quand il y en a une, si encore je n’ai pas un « je ne sais pas trop ».
Votre objectif est votre but à atteindre lorsque vous décidez de prendre la parole. C’est là où vous voulez aller, là où vous voulez emmener votre auditoire. On peut dire que c’est votre point de destination. Il est la raison pour laquelle vous prenez la parole. Il ne vous viendrait pas à l’esprit de prendre votre voiture, d’embarquer plusieurs personnes avec vous sans savoir où vous allez ? Bon, si vous êtes en quête d’aventures et que vous avez envie de vous perdre, ça pourrait arriver… Mais lorsque vous faites vos présentations orales, la dernière chose dont vous avez envie est de vous perdre ou de perdre votre auditoire, n’est-ce pas ?
Donc, une fois que vous savez sur quel thème vous allez vous exprimer, définissez où vous voulez en venir. Pourquoi vous prenez la parole. Est-ce que vous voulez convaincre votre auditoire ? Dans ce cas, déterminez de façon claire et précise à quelle idée vous souhaitez le faire adhérer. Exemple : vous intervenez sur le thème du sport. Votre objectif pourrait être : que le public prenne conscience de l’importance de pratiquer un sport régulièrement. Maintenant, vous souhaitez que votre audience passe à l’action, toujours sur le thème du sport. Votre objectif pourrait être : que le public décide de se mettre à pratiquer une activité physique de façon régulière suite à votre intervention.
Avoir plusieurs messages principaux
Le risque est souvent de vouloir trop en dire lors de sa présentation orale. Pourtant, c’est le meilleur moyen pour vous perdre et d’y laisser au passage votre auditoire.
Il vous faut donc définir un seul et unique message principal. Celui-ci déterminera la ligne directrice de tout votre discours. Si l’objectif est votre destination, votre message principal est la route à tenir pour y parvenir. Tout comme l’objectif, votre message principal doit être clair et précis. Vous devriez pouvoir le définir en une phrase. Qu’est-ce que vous voulez dire exactement ? Cela doit être clair pour vous et doit pouvoir s’énoncer de façon concise. Si vous n’arrivez pas à énoncer le message de votre discours en une seule phrase, c’est que votre propos n’est pas suffisamment clair pour vous. Si on reprend le thème du sport par exemple, le message pourrait être : « Pratiquer une activité physique régulièrement est indispensable à notre bien être physique et mental ».
Si vous ne pouvez expliquer quelque chose simplement, c’est que vous ne l’avez pas bien compris. Albert Einstein
Ne pas travailler la structure de votre présentation orale
Ah la la, les discours désorganisés, qu’est-ce que ça peut faire du mal ! Non seulement pour l’orateur, mais aussi pour l’audience. C’est le meilleur moyen d’être confus, donc de stresser, de perdre votre auditoire, de l’ennuyer, de vous sentir mal parce que vous sentez que ça ne prend pas…
J’ai lu un post récemment, sur Linkedin, d’une personne qui disait que l’on n’a pas tant besoin que cela de structurer son discours. Cette personne avançait l’argument que si on parle avec sincérité et authenticité en connaissant son sujet, cela suffit à faire passer notre message. Je ne suis tellement pas d’accord avec ce propos ! Pour moi, c’est comme si on disait qu’avec du talent, on a pas besoin de travailler. Non non non et non !!!
Bien sûr, à partir d’un certain niveau de pratique, on peut arriver à se détacher de la structure pour jouer avec elle. Mais elle doit exister à la base pour que l’on puisse s’en libérer. On peut faire l’analogie avec les aspects techniques d’une activité artistique. Il faut d’abord bien maîtriser la technicité pour pouvoir s’en affranchir lors de la pratique de son art.
Ainsi, une bonne présentation orale ne peut faire l’économie d’une introduction qui accroche et qui donne envie à votre auditoire de vous suivre. Après l’introduction vient le développement qui se découpe en plusieurs parties. Chaque partie doit être portée par une idée clé. Si votre message principal est la route à suivre / votre fil conducteur, considérons les idées clés comme étant les différentes étapes par lesquelles vous passez pour atteindre votre objectif / destination. Et enfin ne négligez pas votre conclusion dont le but sera de laisser une forte impression à votre auditoire.
Rédiger son discours comme un texte écrit
Je suis sûre que parmi vous chers lecteurs, plusieurs ne peuvent s’empêcher d’écrire leurs discours comme on rédige un texte écrit. Certains d’entre vous ne savent peut-être pas que ce n’est pas comme cela que l’on prépare ses présentations. Mais pour d’autres, même si vous le savez, vous avez l’impression que vous ne pouvez pas faire autrement.
Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que cela rassure, on se dit qu’en ayant tous les mots écrits, on ne risque pas de se perdre. La seconde est peut-être que vous ne savez pas comment faire autrement.
Déjà, pourquoi ne faut-il pas rédiger son discours comme un texte écrit ? Tout simplement parce qu’on ne parle pas comme on écrit. En plus, le risque en rédigeant votre discours est de rester le nez collé dans vos papiers lors de votre présentation orale.
Alors comment faire ? Eh bien une fois votre structure établie, évitez de rédiger des paragraphes pour argumenter. Pour chaque partie de votre développement, notez les mots clés de votre argumentation. Au lieu de développer de longues phrases pour étayer vos propos, notez simplement sur une fiche les mots clés correspondants à l’idée que vous souhaitez défendre. Ainsi, une fois à l’oral, vous pourrez développer votre argumentation de façon naturelle et fluide à partir des mots clés choisis.
Ne pas s’entraîner
Je sais bien que s’entraîner pour sa présentation orale en chiffonne plus d’un. Pourtant, on ne peut pas toujours se permettre d’y aller comme ça, au talent, sans un minimum de préparation. En tout cas, pas si on veut assurer le coup et se sentir à l’aise et détendu. Winston Churchill, une référence en tant qu’orateur, pouvait passer jusqu’à 8 heures à s’entrainer pour une allocution d’à peine 1/2 heure.
Vous avez besoin de vous approprier votre discours avant de le délivrer. Pour cela il est nécessaire, je dirais même indispensable, de répéter. Nombreux sont les participants, les coachés avec qui je travaille, qui me disent qu’ils n’ont pas le temps de répéter leurs discours. Peut-être êtes vous aussi dans ce cas. Alors, laissez-moi vous poser une question. Qu’est-ce qui est plus important : prendre le temps là où il est pour travailler votre speech ? Ceci pour vous sentir plus en confiance et surtout arriver à faire passer votre message. Ou alors faire une présentation improvisée, à la « one again », (excusez le langage familier, mais je trouve que dans ce cas cela correspond tellement bien…), stressante, gênante et ô combien peu efficace ?
Mais alors comment s’entraîne t-on ? Comme vous avez désormais un discours bien structuré mais non rédigé , vous pouvez vous entraîner à répéter votre speech de plein de façons différentes. Conservez vos mots clés, mais essayez de changer l’enchaînement et la formulation de vos phrases. Gardez à l’esprit votre structure, votre message principal ainsi que votre objectif. Faites varier vos intentions et vos émotions pour donner de la couleur et du sens à vos mots.
Apprendre son discours par cœur
Eh oui, c’est une erreur très courante que de vouloir apprendre son discours par cœur. À moins d’être un acteur chevronné, il vous sera très difficile de conserver votre spontanéité et votre naturel en apprenant votre présentation par cœur. Vous risquez d’être en mode récitation, vous savez un peu comme à l’école. Autre inconvénient, en essayant de restituer ce que vous avez appris, vous serez dans votre tête, concentré sur la recherche des formules à délivrer. Ce qui implique que vous serez difficilement présent à ce qui est et peu connecté à votre public.
N’hésitez pas à avoir des fiches où vous aurez inscrit la trame de votre speech avec les mots clés. Comme vous aurez sérieusement répété, il vous sera facile de restituer les idées et le message que vous souhaitez transmettre.
Ce ne sont pas des formules ou des mots que vous communiquez, mais un message précis avec des idées clés. Et ça fait toute la différence.
User maladroitement et de façon abusive des powerpoints
Ah, les powerpoints, c’est quelque chose ! Il m’est arrivé de voir des présentations où l’orateur est accroché à ses slides, j’imagine que vous aussi. Si on les lui retire, il est perdu, car tout le contenu de sa présentation orale figure dessus. Alors il passe ses slides et nous les lit pendant que nous sommes nous-même déjà en train de les lire. Quelle misère ! Pour lui d’une part, car on ne l’écoute pas vraiment, et pour le public qui finit très vite par s’ennuyer.
Le but du slide n’est pas de vous servir de support. Il s’agit d’un visuel dont le but est d’illustrer votre propos. Le slide permet de mettre en valeur et de rendre plus explicite l’idée que vous êtes en train d’argumenter. Il se doit d’être clair, succinct et très vite compréhensible. Pensez : 1 slide pour 1 idée. Et attention, s’il y a trop de slides plus aucune idée n’est mise en valeur puisqu’elles le sont toutes.
Négliger son langage non verbal
Lorsque l’on manque d’entraînement et de pratique, il est très courant de ne pas porter attention à son langage non verbal. Pourtant, lorsque vous êtes en train de parler avec des mots, votre corps et votre voix aussi parlent. Et malheureusement parfois, ils nous disent des choses que vous ne souhaiteriez pas que l’on sache. Ils nous parlent de votre nervosité, de votre niveau d’assurance, de votre implication, de votre état d’esprit, de vos émotions… Et si vous n’y prêtez pas attention, tous ces messages non verbaux peuvent faire interférence avec le message que vous souhaitez délivrer.
Apprenez à prendre conscience des mouvements parasites qui vous desservent. Que ce soient les déplacements inutiles, les gestes ou intonations de voix inadéquats, le regard égaré… Et ayez à l’esprit que, lors de vos prises de paroles, tout votre langage non verbal se doit de servir votre message. Chacun de vos mouvements et intonations de voix doivent être en cohérence et venir consolider le message que vous êtes en train de délivrer. Présentation orale c’est bien.
N’oubliez pas également de travailler votre mindset qui se lit dans votre non-verbal.
Pensez donc à toujours regarder votre public et à engager une grande qualité d’énergie dans vos présentations orales.
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