COMMENT COMMENCER UN DISCOURS : les clés pour bien démarrer sa prise de parole
Savoir comment commencer un discours vous apportera l’assurance de capter votre auditoire dès les premiers instants. Tout se joue dans les premières secondes. Il importe alors de savoir comment bien démarrer votre intervention. Un bon démarrage vous permettra de gagner l’attention de […]
Savoir comment commencer un discours vous apportera l’assurance de capter votre auditoire dès les premiers instants. Tout se joue dans les premières secondes. Il importe alors de savoir comment bien démarrer votre intervention. Un bon démarrage vous permettra de gagner l’attention de votre auditoire et d’avoir plus d’impact. Pour ce faire, il est nécessaire de lui donner envie de vous écouter, de l’intéresser. Cela passe par ce que vous allez lui faire vivre et ressentir. Mais cela dépend également de ce qu’il va apprendre et pourra en retirer.
Bien commencer sa prise de parole va se faire en 2 temps :
- Créer une connexion avec le public
- Donner envie à l’auditoire de vous écouter
Ce qui permettra alors de mobiliser toute l’attention de l’auditoire et d’éveiller son intérêt.
La connexion avec le public lors de sa prise de parole
Bien souvent pris par le stress ou le manque d’aisance, l’orateur soumis à ses émotions aura tendance à démarrer précipitamment sa présentation. Il ne sera alors pas en mesure de prendre en compte son public, ni d’être à son écoute.
Avant de débuter sa prise de parole, il est primordial d’apprendre à se connecter à son public. J’aime bien utiliser l’analogie de la prise de branchement pour pouvoir faire passer le courant. Si vous allumez votre téléviseur et qu’il n’est branché à aucune source d’énergie, il ne se passe rien. On se branche à son public, avant d’émettre son message et son énergie, afin qu’il puisse les réceptionner. Imaginons encore que vous souhaitiez parler à une personne au téléphone. Vous l’appelez, mais elle ne répond pas. Vous n’avez pas remarqué qu’il n’y a personne au téléphone, alors vous commencez à parler… vos mots partent ainsi dans le vide. Avec un public c’est pareil ; avant de commencer à parler, assurez-vous qu’il est prêt et disposé à vous écouter. Dans le cas contraire, votre message risquerait de partir dans le vide.
D’abord se connecter à soi-même
Pour pouvoir être en mesure de se connecter à son public, il est fondamental de d’abord se connecter à soi-même. En effet, il n’est pas envisageable de créer un lien serein avec l’extérieur, si la connexion avec soi-même est occultée.
Mais alors, se connecter avec soi-même, qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Cela passe par une écoute de soi-même, en conscientisant ses ressentis, en accueillant ses émotions pour mieux les gérer (cf. l’article sur comment dépasser ses peurs). Concentrez-vous sur une respiration ample et profonde et laissez aller vos pensées. Ainsi vous parviendrez à vous recentrer sur vous-même. Cela aura pour effet d’apaiser vos tensions intérieures.
Dans le même temps, adoptez une posture avec les pieds ancrés au sol. La technique de l’ancrage est une technique visant à créer une stabilité physique puis intérieure (vu dans l’article trac, glossophobie). Optimisez le ressenti du contact de vos pieds avec le sol. Allongez votre colonne vertébrale et ouvrez votre poitrine. Ainsi, vous pourrez accroître votre qualité de présence en augmentant votre niveau d’engagement à ce que vous faites.
Je déconseille fortement de chercher à vous connecter à votre audience, et encore moins à communiquer, tant que vous n’êtes pas pleinement présent à vous-même. Le risque est de ne pas être présent à ce que vous faites et ce que vous dites. Vous pourrez éventuellement débiter votre discours, mais sans vraiment être en mesure de le transmettre à votre auditoire qui sera probablement moins réceptif. Faire un discours ce n’est pas se contenter de parler, dire des mots, mais c’est transmettre un message à un public. Un message qui part de vous, de ce que vous êtes à cet instant T, avec vos émotions, votre état d’esprit, votre motivation, votre implication. Et ce message aura un sens bien défini. Sens qui dépendra et sera transmis par votre qualité de présence et d’énergie.
Se connecter à son auditoire
Une fois que vous êtes assuré d’avoir une bonne qualité de présence en étant connecté à vous-même, vous pouvez créer la connexion avec le public.
Je pose souvent cette question en formation : « selon vous, quelle est la première chose à faire lorsque vous devez vous adresser à une ou plusieurs personnes ? » Les réponses varient selon les groupes. Certains me disent qu’il faut appeler son interlocuteur par son prénom, d’autres qu’il faut l’interpeler par un geste ou encore lui dire bonjour. Toutes ces réponses ne sont pas mauvaises en soi, cependant ce ne sont pas les premières choses à faire lorsque l’on veut communiquer avec autrui.
Vous avez une idée ? Si on veut établir une communication efficace avec ses interlocuteurs, le préalable fondamental est de créer la relation. Créer la relation, c’est se brancher à ses interlocuteurs. Ainsi ce branchement va s’opérer par le regard. Avant de commencer à parler, il est important de donner son regard à son auditoire afin de lui signifier notre intention d’entrer en relation avec lui. S’il est OK pour cette relation, il fera silence en lui-même pour créer le lien avec vous. Si vous avez initialement instauré une belle qualité de présence, il y a de grandes chances pour qu’il ait envie de se connecter à vous. Pensez à adopter un regard panoramique et non fixe afin d’inclure l’ensemble de votre auditoire.
A ceci, vous pouvez ajouter un sourire sincère et franc. L’avantage du sourire est qu’il a la faculté de vous aider à vous détendre en apaisant les tensions. Une étude récente publiée par la revue Psychological Science démontre les bienfaits du sourire contre le stress. Le sourire est également un très bon moyen technique pour mettre sa voix en place. Il permet en effet à la voix de se placer dans ce que l’on appelle les résonateurs du visage. Ceci va alors amplifier la densité de votre voix en lui donnant plus de résonance, de volume et de consistance.
Votre sourire va également créer un climat de sympathie. Cela permettra à votre auditoire de se sentir accueilli et mis en confiance.
Ayez à l’esprit que la connexion à soi et à l’auditoire est l’affaire de quelques secondes. N’y passez pas un temps interminable, mais ne précipitez pas non plus ce moment. Prenez le temps de ressentir cette connexion avant de démarrer.
Donner envie à l’auditoire de vous écouter en démarrant votre prise de parole
Une fois que vous avez créé la connexion avec vous-même et avec votre auditoire, il est temps de commencer à parler.
Votre façon de démarrer va être déterminante pour la réussite de votre prise de parole. En effet, dès ces premiers instants, chaque personne constituant votre auditoire va évaluer consciemment ou non s’il va avoir envie de vous écouter.
Il importe tout d’abord de ne pas s’éterniser dans des « bonjour », « bienvenue », « je suis heureux d’être avec vous… ». Ou encore de dévoiler son curriculum en long en large et en travers si cela ne vient pas nourrir votre message.
Le public a très vite besoin de savoir si ce que vous avez à dire va l’intéresser et si ça va lui apporter quelque chose. Il importe donc d’entrer rapidement dans le vif du sujet de façon séduisante.
Personnalisez votre intervention
Adapter le début de votre intervention en abordant des éléments caractéristiques à votre public vous mènera à créer un sentiment de sympathie et de complicité. Faire référence à des données spécifiques à votre audience lui permettra de se sentir personnellement concernée par votre prise de parole. Cela ne fera qu’augmenter son intérêt pour votre intervention. Vous pouvez par exemple parler des spécialités de la région où vous êtes, faire allusion aux spécificités d’une entreprise, etc…
Pour capter l’intérêt de leurs auditeurs, les orateurs utilisent une technique que l’on appelle l’accroche. Ainsi, je vais vous partager4 types d’accroches possibles afin de démarrer vos prises de parole de façon à donner envie à votre auditoire d’en entendre plus.
La question intrigante
Une bonne façon de démarrer son speech est de poser une question. Mais attention, pas n’importe quelle question. Une question qui va tout de suite susciter l’intérêt et la curiosité.
Si vous faites une présentation sur le thème du vélo par exemple, poser la question « est-ce que vous faites du vélo ? » n’a rien d’intrigant, on est d’accord. Les fans de vélo seront peut être interpelés, en se disant « tiens, on va traiter un sujet qui m’intéresse », mais sans plus. Maintenant si vous posez la question « savez-vous comment a été inventé le vélo ? », là c’est déjà plus intéressant. Il y a fort à parier que la majorité de l’auditoire n’aura pas la réponse. Qu’il connaisse la réponse ou non, le public va vouloir vous écouter pour entendre votre réponse. Soit les auditeurs voudront vérifier leurs connaissances ou les compléter. Soit ils voudront apprendre quelque chose s’ils n’ont pas la réponse.
Plus votre question sera originale et assumée, plus vous aurez l’assurance d’éveiller l’intérêt de votre auditoire. Faites attention cependant à choisir une question qui servira votre propos. Il ne suffit pas de se cantonner au thème.
Les faits et données
Un fait est un événement, une situation observable qui ne peut être contesté. Une donnée est une information brute qui va servir de point de départ pour cibler une problématique afin de trouver une solution via un raisonnement logique.
L’intérêt de démarrer sa prise de parole avec des données et des faits va être d’interpeler le public sur une réalité. Le but est de lui faire prendre conscience d’une situation qu’il ignore. On peut parfois combiner les deux. Si on reste sur le thème du vélo : « Le nombre de cyclistes ne cesse d’augmenter à Paris. Le taux de fréquentation de la piste cyclable parisienne du bd Sébastopol a augmenté de 17% en un an et celui de la rue Turbigo de 30% ».
Commencer ainsi permet de poser le contexte et l’intérêt de l’auditoire s’éveille car il se dit qu’il va apprendre quelque chose. Et surtout il va vouloir comprendre où vous voulez en venir.
Témoignage et anecdote
Le témoignage va constituer un récit personnel. L’anecdote est une brève histoire qui vient illustrer des propos liés à un sujet donné.
Ces deux éléments permettent d’utiliser les ressorts du storytelling. Démarrer par un récit permet de se connecter émotionnellement avec votre auditoire. S’il s’agit d’un témoignage, cela peut également créer un sentiment de sympathie entre le public et vous. En effet, il aura l’impression de mieux vous connaître et peut-être de pouvoir se reconnaître dans votre histoire. Cela lui permettra alors de mieux se projeter dans ce que vous dites.
L’humour
Bien que souvent conseillé, je mets un bémol sur l’utilisation de l’humour pour accrocher son auditoire. Être drôle n’est pas donné à tout le monde. Evidemment, faire rire son public est une excellente façon de le conquérir et ainsi de le faire adhérer à votre prestation.
Cependant, si vous n’êtes pas sûr de pouvoir faire rire votre auditoire il est fortement recommandé d’éviter. Si votre note d’humour tombe à plat, cela risque de créer un sérieux malaise pour vous et votre auditoire. C’est alors une très mauvaise façon de démarrer votre intervention, vous ne croyez pas?
Et vous comment démarrez vous vos prises de parole?